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Le Débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944 est à l’origine de la production progressive d’un territoire touristique et mémoriel sur 80 kilomètres d’un littoral qui s’étend d’Utah Beach à Sword Beach et peu ou prou unifié sous le nom de Plages du Débarquement. Alors que les institutions et les musées se préparent dès aujourd’hui à célébrer les 80 ans du D-Day, un tourisme mémoriel s’y est durablement développé à travers une multitude de musées qui occupent, racontent et saturent l’espace littoral et rétro-littoral. L’objectif de cet article est triple. Il s’agit d’abord de comprendre le rôle de l’offre muséale dans le système touristique en analysant la forte hétérogénéité des types de musées et leur inégale répartition territoriale, qui témoignent notamment d’une surreprésentation américaine dans les imaginaires collectifs. Il s’agit ensuite de rendre compte des mutations de ces musées depuis les années 2010 et d’évaluer leurs capacités de réinvention, notamment à l’aune du tournant expérientiel pris par une majorité des musées privés. Enfin, la prise de conscience des impacts du changement climatique, même si elle reste encore timide, témoigne d’un tournant en cours vers un musée plus durable également acteur des stratégies d’adaptation des territoires littoraux. The Allied landing in Normandy on June 6, 1944 are at the origin of the progressive production of a tourist and memorial territory on 80 kilometers of coastline stretching from Utah Beach to Sword Beach and more or less unified under the name of D-Day Landing Beaches. While institutions and museums are preparing today to celebrate the 80th anniversary of the D-Day, a memorial tourism has developed through a multitude of museums that occupy, narrate and saturate the coastal and retro-coastal space. The objective of this article is threefold. First, it aims to understand the role of the museum offer in the tourist system by analyzing the strong heterogeneity of types of museums and their unequal territorial distribution, which shows an American overrepresentation in the collective imagination. The second objective is then to address the changes affecting these museums since the 2010s and to evaluate their capacity for reinvention, particularly in light of the experiential turn taken by a majority of private museums. Finally, the awareness of climate change impacts testifies to an ongoing shift towards a more sustainable museum that is also a key stakeholder in designing adaptation strategies for coastal territories. |