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The break-up of Yugoslavia led to political turmoil, accompanied by socio-economic changes, wars and civil unrest. Health as a social phenomenon is directly and indirectly affected by such changes. The objective of this paper is to give an overview of the changes in life expectancy, as a measure of population health, during times of crisis and large societal changes. The dynamics of change of life expectancy in the different Balkan countries are analysed by calculating the contributions of age and cause specific mortality to the observed changes of life expectancy.An original dataset of life-tables is used to calculate life expectancy, created based on mortality data from national civil registers from the 6 ex-Yugoslav republics, assessed for accuracy and completeness. Arriaga’s method is used to decompose the contributions of age groups and causes of death to the observed changes in life expectancy during three time periods: Socialist Federation (1975-1985), Transition (1988-2000), Independence (2007-2017). Large improvements in life expectancy at birth are noted in all countries, although there is heterogeneity in the dynamics of change. During the Socialist Federation period, life expectancy increased consistently across countries mainly due to reductions in infant and child mortality, as well as reduction in infectious diseases mortality. During the Transition there was a divergence of trends and some countries noted continuous increase in life expectancy, contrasting the decrease in life expectancy in Serbia and Montenegro. In all countries life expectancy increased during the Independence period, due to a reduction in mortality from non-communicable diseases among the older population.The findings of this study are important not only because they create an understanding of changes in population health during a period of crisis, but also because they provide accurate estimates of life-expectancy and dynamics of mortality change, allowing for further analysis on the social determinants of health. Les bouleversements politiques inhérents à l’éclatement de la Yougoslavie au début des années 1990 ne se sont pas traduits seulement par des changements socio-économiques. Ils ont ouvert une décennie marquée par de nombreuses guerres et des troubles civils. La santé, en tant que phénomène social, est directement et indirectement affectée par ces changements. Elle en est un des marqueurs. L’objectif de cet article est d’étudier l’évolution de l’espérance de vie - considérée ici comme mesure de la santé de la population - en période de crise et de grands changements sociétaux. La dynamique du changement de l’espérance de vie dans les différents pays issus de l’ex-Yougoslavie est analysée en calculant les contributions des variations de la mortalité par âge et par cause.Ce travail s’appuie sur des données de mortalité issus des registres civils nationaux des six républiques de l’ex-Yougoslavie. Ces derniers constituent des sources reconnues pour leur exactitude et leur exhaustivité. La méthode d’Arriaga est utilisée pour décomposer les contributions des groupes d’âges et des causes de décès à l’évolution de l’espérance de vie. Trois périodes ont été déterminées : les années précédant l’éclatement de la Yougoslavie (1975-1985), les années de crise dominées par les guerres et les troubles civils (1988-2000) et les années récentes au cours desquelles chaque nouvel état a pu affirmer son indépendance dans un climat géopolitique pacifié (2007-2017). D’une manière générale, sur le temps long, de grandes améliorations de l’espérance de vie à la naissance sont notées dans tous les pays. Mais les dynamiques ont été affectées de manières diverses par l’éclatement de la Yougoslavie. Jusque dans les années 1980, pendant la période de la Fédération socialiste, l’espérance de vie a augmenté de façon constante dans tous les pays, principalement en raison de la réduction de la mortalité infantile et juvénile, ainsi que de la réduction de la mortalité due aux maladies infectieuses. Pendant les années 1990, les tendances ont divergé : malgré le contexte régional de crise, certains pays ont continué d’enregistrer une augmentation continue de l’espérance de vie, tandis qu’en Serbie-et-Monténégro elle diminuait. Au cours des dix dernières années, dans tous les pays, l’espérance de vie a poursuivi ou repris sa progression, en raison d’une réduction de la mortalité due aux maladies non transmissibles parmi la population âgée.Les données mobilisées ont permis de produire des estimations précises de l’espérance de vie et de la dynamique de l’évolution de la mortalité, permettant une analyse plus approfondie des déterminants sociaux de la santé dans les pays issus de l’ex-Yougoslavie depuis le milieu des années 1970. De ce fait, compte tenu de l’évolution du contexte géopolitique au cours des quarante dernières années, cette étude permet de saisir les effets immédiats, différés et diversifiés d’une crise majeure sur l’évolution de la santé de populations appartenant initialement à un même pays. |