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Une brève histoire de la peine des travaux forcés : des galères au bagne colonial de Guyane, XV e-XX e siècle Le terme « forçat » provient de l'italien forzato, de forzare, c'est-à-dire « forcer ». Il désigne tout à la fois les individus condamnés à ramer aux galères du Roi que ceux condamnés aux travaux forcés dans un bagne. Celui de chiourme, qui désigne dans l'argot du bagne les forçats, provient également de l'italien ciurma, dérivé du latin celeusma, qui désigne le « chant des galériens ». Les forçats des bagnes portuaires puis coloniaux sont ainsi les lointains descendants des galériens. La France possède des galères depuis le rattachement de la Provence au royaume en 1481. Pour alimenter la flotte du port de Marseille, les différents souverains n'hésitent pas à encourager les magistrats à condamner le plus grand nombre possible d'individus à cette peine et à vider les prisons du royaume. Reliés par une chaîne les uns aux autres, les galériens rejoignent Marseille à pied où les attendent les bancs de leurs galères où ils sont forcés de ramer en subissant parfois la bastonnade. Le reste du temps, la chiourme reste à quai où elle se livre à toutes sortes de trafics pour survivre. A partir de la fin du XVII e siècle, les galères n'ont plus véritablement de rôle militaire car elles sont dépassées par les vaisseaux à voile. L'ordonnance du 27 septembre 1748 fait passer l'ensemble du personnel des galères sous la dépendance du ministère de la Marine et la chiourme est désormais cantonnée dans des « bagnes ». Après 1830, seuls trois bagnes portuaires demeurent : Brest, Toulon et Rochefort. Le code pénal de 1791 condamne officiellement les forçats à la peine des fers et celui de 1810 les condamne aux travaux forcés à temps ou à perpétuité. Eugène-François Vidocq (1775-1857) est pour sa part condamné le 27 décembre 1796 à une peine de huit ans de travaux forcés pour faux en écriture. |