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En France, la sociologie des mondes agricoles est, depuis ses origines, une sociologie des agriculteur·trice·s et ne s’intéresse pas explicitement aux salarié·e·s agricoles. De même, la sociologie du travail s’est peu emparée des enjeux relatifs au salariat agricole, se concentrant plutôt sur l’industrie lors de sa naissance. Alors que le travail agricole est généralement étudié sous l’angle du travail indépendant, cet article propose un déplacement analytique focalisé sur le travail des salarié·e·s. L’enjeu est de montrer que depuis une cinquantaine d’années, la littérature sociologique portant sur ces travailleur·se·s défend une même thèse : les salarié·e·s agricoles constituent une variable d’ajustement du travail agricole. Plus largement, il s’agit d’apporter un éclairage sur les conditions d’emploi et de travail de travailleur·se·s qui, dans l’ombre des exploitant·e·s agricoles, sont globalement occulté·e·s dans les recherches en sciences sociales. In France, the sociology of the agricultural worlds has, since its origins, been a sociology of farmers and has not taken an explicit interest in agricultural employees. Similarly, the sociology of work has not taken up the issues relating to agricultural workers, focusing instead on industry at the time of its birth. While agricultural work is generally studied from the perspective of self-employment, this article proposes an analytical shift focused on the work of employees. The aim is to show that for the past fifty years, the sociological literature on these workers has defended the same thesis : agricultural employees are an adjustment variable for agricultural work. More broadly, the aim is to shed light on the employment and working conditions of workers who, in the shadow of the farmers, are generally ignored in social science research. 12 |