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la jeunesse coréenne a une approche de l’action politique radicalement diff érente de celle des générations précédentes. Peut-être le facteur le plus important consiste-t-il dans le fait que les jeunes perçoivent les États- Unis d’une manière diff érente de celle des générations qui ont survécu à la guerre de Corée ou de la génération 3862. Ce qui doit être mis en relation avec la contradiction entre l’ascension socioéconomique de la Corée du Sud dans le monde, d’une part, et l’absence de changement dans sa relation politique et militaire aux États-Unis, de l’autre. La montée du sentiment anti-américain se doublant d’un clivage générationnel de la société sud-coréen. Je soutiens que contrairement aux approches idéologiques des générations précédentes c’est un nouveau nationalisme, revendiqué, qui a poussé la jeunesse à descendre dans la rue. Autrement dit : ce ne sont pas les off enses ou les transgressions réelles ou supposées des États-Unis qui ont conduit aux manifestations d’antiaméricanisme des années 2000 mais plutôt l’incapacité ou le manque de volonté des autorités sud-coréennes à s’affi rmer vis-à-vis des États-Unis. Un sentiment d’affi rmation qui s’illustre également dans les vues et les actions exprimées par la jeunesse sud-coréenne à l’égard de la Chine et du Japon. D’appréhender ces manifestations de la jeunesse à travers le prisme d’un nationalisme revendiqué et pragmatique, on comprend pourquoi l’antiaméricanisme s’essouffl e rapidement ; peu importe en eff et si le mouvement est un succès ou non, au bout d’un certain temps l’off ense ressentie devient un non-problème. Soit l’opinion publique accepte le statu quo en ayant parallèlement conscience qu’une nouvelle transgression relancera le mouvement, ou bien que le mouvement perd de son intensité avec avoir atteint ses objectifs à court terme. |