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La planète est en passe de devenir de moins en moins vivable pour toujours plus d'espèces dites sauvages. Or, la civilisation occidentale n'a-t-elle pas considéré les espaces sauvages comme des terres "à mettre en valeur" ? Cette contribution présente les grandes lignes du manifeste sur lequel elle s'appuie : "L'avenir du vivant. Nos valeurs pour l'action", du Comité français de l'UICN, traitant du sauvage. Se contenter d'envisager l'organisation d'un "monde équitable qui comprend la valeur de la nature et la préserve" ne suffira pas. Par-delà les appels à une responsabilisation individuelle et collective vis-à-vis de la dynamique évolutive de la Terre et envers le sauvage, les humains doivent repenser leur organisation afin d'habiter la Terre de telle sorte que le sauvage s'y perpétue. Lui dédiant des espaces dont la devise pourrait être "la paix pour la nature", serait-ce l'expression du respect des humains pour la liberté des autres non-humains ? Pour autant, le monde sauvage ne peut être exclusivement confiné dans des espaces interdits aux humains. Il ne s'agit pas de fragmenter les territoires en zones d'exclusion, le sauvage là-bas, le domestique ici. Au contraire, dans le cadre d'un continuum allant des espaces les plus sauvages jusqu'au cœur des villes, il faut que l'aménagement de l'habitat humain soit conçu pour que des représentants diversifiés du monde sauvage s'y déploient partout et s'y perpétuent spontanément, selon des modalités négociées et ajustées de façon à garantir le mieux-vivre ensemble. |