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Les stratégies des exploitations agricoles sont affectées par de nombreux facteurs opérant à différentes échelles. Ceux-ci incluent le genre du responsable de la riziculture et l'accès à certaines ressources productives, telles le foncier et le crédit. L'objectif de cette étude est d'analyser les stratégies des exploitations rizicoles déployées par les hommes et les femmes en fonction de leurs accès aux ressources productives dans les zones de Korhogo et de Gagnoa. Pour ce faire, nous avons utilisé des données d'une enquête réalisée conjointement par le CIRAD et l'ESA/INP-HB dans le cadre du projet CRP-Rice. Cette enquête s'est déroulée de juin à juillet 2019 auprès de 317 riziculteurs dont 242 hommes (76,7%) et 75 femmes (23,3%). Nous avons appliqué une analyse descriptive, une analyse multivariée et le cadre conceptuel " moyens d'existence " sur un ensemble de variables sélectionnées en fonction du cadre d'analyse genre. Les résultats présentent cinq 5 classes d'exploitations rizicoles dont deux (2) ayant pour responsable de la riziculture des femmes. L'analyse des classes d'exploitations nous a permis de dégager trois (3) stratégies en lien avec la place relative accordée à la riziculture dans le ménage. La première stratégie est la spécialisation. Elle est adoptée par les riziculteurs hommes du Gôh, ne disposant pas de façon permanente de la terre. Ceux-ci accèdent au crédit via des contrats avec les unités de transformation. La deuxième stratégie est la diversification. Elle est pratiquée par les riziculteurs (hommes et femmes) du Gôh et du Poro, disposant d'un droit de contrôle de la terre. Pour ces producteurs, la riziculture constitue une activité secondaire génératrice de revenu. Ils financent leurs cycles rizicoles avec les revenus issus de leurs principales activités. Enfin, la troisième stratégie est l'autoconsommation. Elle est pratiquée par les rizicultrices du Poro. L'analyse des performances agronomiques nous a permis de voir que les riziculteurs spécialisés sont les plus performants (312 000 FCFA/ha/cycle), tandis que les rizicultrices d'autoconsommation (84 500 FCFA/ha/cycle) le sont moins. La formulation de politiques d'accès à la terre et de crédit devrait tenir compte de nos résultats. |