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L'élevage laitier est ancré dans la culture ancestrale de l'Egypte. La vache a été tout d'abord le symbole de la fertilité et de la maternité dans la période antique et très représentée dans tous les temples de la vallée du Nil à travers la divinité Hathor. La première représentation de la fabrication de fromage est a été trouvée sur les peintures murales dans les tombes égyptiennes de 2000 avant JC. L'introduction de buffles en Egypte en provenance de l'Inde, l'Iran et l'Irak daterait environ du milieu du 7ème siècle. À l'heure actuelle, c'est le cheptel indigène le plus important et le plus populaire pour la production de lait en Egypte. Les fromages les plus célèbres sont le Domiati, Karish, Mish, et Rahss. Les fromages égyptiens ont donc une longue histoire, et le fromage représente toujours une part importante de l'alimentation égyptienne moderne. Bien que la majorité des familles rurales fassent encore leur propre fromage, notamment le méli fermenté (fermentation du fromage salé), aujourd'hui une quantité croissante est produite dans des usines modernes de traitement appartenant à l'Etat ou privées. Le fromage est aussi présent dans plusieurs plats traditionnels, principalement des plats de petit déjeuner. En 2009, les statistiques de la FAO montrent que la production totale de lait de vache et de bufflesse en Egypte en 2009 était de 3 200 et 2 307 tonnes (FAOSTAT, 2011). 23 % de cette production est utilisée à la ferme pour la consommation locale, 38 % pour faire du fromage et du yaourt, et 39 % en tant que lait liquide. Sur le lait vendu, 20 % est industrialisé (lait conditionné) et 80 % est considéré comme lait " perdu " (secteur du lait non conventionnel dominé par les petits exploitants). En outre, les unités industrielles impliquées dans la transformation des produits laitiers sont obligées d'importer du lait écrémé en poudre (770 000 millions de tonnes de lait en poudre écrémé en 2007) pour maintenir la qualité des produits laitiers . Par conséquent, le secteur du lait égyptien est encore traditionnel avec une majorité de la population consommant du lait non pasteurisé souvent livré directement à domicile dans des bouteilles en verre ou des canettes en aluminium ou des sacs en plastique. Ce secteur traditionnel est estimé repréCe secteur traditionnel comprend divers systèmes de production allant des systèmes agricoles mixtes dans les zones rurales et péri-urbaines à des systèmes d'élevages sans terres dans les zones intra-urbaines. Les systèmes agricoles mixtes sont des systèmes intégrés agriculture-élevage : troupeaux généralement mélangés bovins/buffles et un système de culture comprenant les fourrages, le bersim (Trifolium alexandrinum) en hiver et le maïs en été pour couvrir les besoins de base des animaux. Les systèmes sans terre dépendent principalement de compléments alimentaires et de l'utilisation de différents restes de la consommation humaine (comme les biscuits de l'école, le pain...) Quel est l'avenir de ce secteur traditionnel dans un pays émergent comme l'Egypte où se développe rapidement une classe sociale moyenne qui " aspire " à la modernité ? Une étude a été menée au cours des deux dernières années (2012-2013) pour caractériser et comprendre le fonctionnement et la dynamique de ce secteur autour du Grand Caire et d'évaluer son développement futur. Cette recherche a été basée sur une enquête agricole portant sur près de 73 familles dans six zones du Caire et du Grand Caire, le suivi de 3 villages avec leurs centres de collecte de lait (MCC) qui fournit Le Caire, et une enquête d'évaluation rapide de 74 magasins de lait situés dans trois districts sociaux du Caire (Subra , Tilba et Zeibna). Les premiers résultats montrent que ce secteur traditionnel repose sur une multitude de réseaux sociaux afin de répondre à deux impératifs : la valorisation du lait au meilleur prix et la limitation de la perte en raison du problème de qualité du lait. Dans les zones urbaines du Grand Caire, les producteurs lai |