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Tuta absoluta (Meyrick) (Lepidoptera : Gelechiidae) a envahi le Sénégal en 2012 et est devenu une importante menace pour la culture de la tomate. La lutte chimique est principalement utilisée, mais un contrôle efficace du ravageur est difficile à obtenir. Par ailleurs, les techniques de lutte biologique, développées sous serre en Europe, sont inadaptées pour les cultures de tomate en plein champ au Sénégal. La lutte biologique par conservation constitue une solution accessible aux petits producteurs. Cette étude vise à confirmer l'efficacité du prédateur indigène, Nesidiocoris tenuis (Reuters, 1895) (Heteroptera : Miridae), pour la mise en au point d'un programme de lutte biologique par conservation. L'étude a été conduite sur 19 parcelles de tomate dans la zone des Niayes (fin avril-début octobre 2017). Les pratiques culturales ont été recueillies par des enquêtes auprès des producteurs. L'abondance du ravageur et de son prédateur a été enregistrée. Des proies sentinelles ont été utilisées pour évaluer le taux de prédation dans chaque parcelle. Les plantes sauvages sur les bordures des champs ont été inspectées pour détecter la présence de N. tenuis. Le sésame, Sesamum indicum (L.) (Pedaliaceae), a été planté dans 6 parcelles pour évaluer son rôle de plante "insectarium". Les résultats ont montré que la population de N. tenuis était plus élevée dans les cultures conduites en agriculture biologique (pas d'utilisation de pesticides de synthèse). Leur présence est négativement corrélée avec l'abondance des larves de T. absoluta, qui est favorisée par la densité des plantes. La prédation s'est produite sur les plantes sentinelles, mais elle est très variable d'un champ à l'autre. Néanmoins, elle est positivement corrélée avec l'abondance de N. tenuis. Deux nouvelles plantes hôtes ont été trouvées : Physalis angulata et Ceratotheca sesamoides. Nesidiocoris tenuis se reproduit sur ces plantes puisque nous y avons trouvé tous les stades de développement du prédateur. Sesamum indicum a hébergé N. tenuis pendant quelques semaines seulement, lorsque N. tenuis était présent dans la culture de la tomate, ce qui ne semble pas trop prometteur pour les utilisations sur le terrain. |
