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Democratic participation in urban planning seeks to decompartmentalize not only expert knowledge and lay knowledge, but also thinking and making, or designing and building. This decompartmentalization seems to respond to the philosophical and political template stated in 1968 by Henri Lefebvre of a right to urban artwork contained in his famous right to the city. The latter has given a statement to many urban struggles for more participatory democracy in urban projects. Since then, institutional urban planning has gradually integrated certain consultation requirements. But above all, a whole imaginary of making oneself has infused into the practices and communication of these projects, coming from participative building sites, alternative and collective ways of living. The democracy through making that seems to be expressed in the professional environment of urban project consultation corresponds to a rather radical and pragmatic conception of political participation, echoing the political radicality of Lefebvre's project itself. This contradicts the circuits of urban planning decisions that are still rigid and top-down. This thesis seeks to explain the evolution of concepts and notions of participatory democracy and right to urban artwork in response of this contradiction.This research is based on the work of Henri Lefebvre, on the theories of the pragmatic philosophy of democracy, but also on several experiences of participation in the city. The first one is a professional experience of urban project consultation in a urban planning agency in Lyon, via a Cifre contract to carry out this thesis work. The second is the experience of participative workcamps in squats and self-managed collectives to build urban commons. In the context of a city that is also a space of exclusion, effectively excluding citizen participation in urban planning, these building occupations and the Commons become performative appropriations that both shelter and politicize the possibility and impossibility of living. These various materials have allowed the formulation of the following questions: can we speak of profane urbanism? On what would it be based: on the actions of self-construction and DIY of non-professionals, on the daily and ordinary uses of the city that sometimes manage to open up new and subversive practices with regard to the behaviors induced by the city, or even on a dismantling of the profession of urban planner that circumscribes the legitimacy to do, to intervene, to have a comment on urban forms? To try to answer these questions, a first hypothesis, active both in the various philosophical theses encountered and in the practices of urban transformation, is studied: that according to which lay participation in urbanism can be confused with the use of the city. Usage, which is sometimes used in urban planning to speak of a reciprocal action between the inhabitants and their space in their daily experience of it, would be an ordinary and common participation in the city. Our second hypothesis, analyzed in the following movement, is that participation is a spatial appropriation, mobilized as a tool and as an aim of participation in urban planning. The study of use and then appropriation will then lead to a proposal to qualify what would be a profane work of the city to participate in giving substance to the right to the work outlined by Lefebvre.; La participation démocratique à l’urbanisme cherche à décloisonner non seulement des savoirs experts et des savoirs profanes, mais également penser et faire, ou encore concevoir et construire. Ce décloisonnement répond au projet philosophique et politique énoncé en 1968 par Henri Lefebvre d’un droit à l’œuvre contenu dans son célèbre droit à la ville. Ce dernier a permis de donner un nom et un slogan à de nombreuses luttes urbaines pour davantage de démocratie participative dans les projets urbains. Depuis, l’urbanisme institutionnel a petit à petit intégré certaines exigences de concertation. Mais surtout, tout un imaginaire du faire soi-même a infusé dans les pratiques et la communication de ces projets, venu des chantiers participatifs et des manières alternatives et collectives d’habiter. La démocratie par le faire qui semble ainsi s’exprimer dans le milieu professionnel de la concertation des projets urbains vient d’une conception plutôt radicale et pragmatique de la participation, en écho à la radicalité politique du projet de Lefebvre lui-même. Tout cela entre en contradiction avec les circuits encore rigides et descendants des décisions d’urbanisme. Cette thèse cherche à expliciter l’évolution des concepts et des notions de la démocratie participative et du droit à l’œuvre en urbanisme à l’épreuve de cette contradiction.Cette recherche s’appuie ainsi sur le travail d’Henri Lefebvre, sur les théories de la philosophie pragmatique de la démocratie, mais également sur plusieurs expériences de la participation à la ville. La première est une expérience professionnelle de la concertation des projets urbains dans une agence d’urbanisme lyonnaise, via un contrat Cifre pour mener ce travail de thèse. La deuxième est celle de chantiers participatifs en squats et de collectifs en autogestion pour bâtir des Communs urbains. Dans le contexte d’une ville qui est aussi un espace d’exclusion, écartant de fait de la participation citoyenne à l’urbanisme, ces occupations de bâtiments et les Communs deviennent des appropriations performatives qui mettent à la fois à l’abri et politisent la possibilité et l’impossibilité d’habiter. Ces divers matériaux ont permis la formulation des questions suivantes : peut-on parler d’urbanisme profane ? Sur quoi se fonderait-t-il : sur les actions d’autoconstructions et de bricolage des personnes non-professionnelles, sur les usages quotidiens et ordinaires de la ville qui parviennent parfois à ouvrir des pratiques nouvelles et subversives vis-à-vis des comportements induits par la ville, ou encore sur un démantèlement du métier d’urbaniste qui circonscrit les légitimités à faire, à intervenir, à avoir un propos sur les formes urbaines ? Pour tenter de répondre à ces questions, une première hypothèse, active à la fois dans les différentes thèses de philosophie rencontrées et dans les pratiques de la transformation urbaine, est étudiée : celle selon laquelle la participation profane à l’urbanisme peut être confondue avec l’usage de la ville. L’usage, qui est parfois utilisé en urbanisme pour parler d’une action réciproque entre les habitant·es et leur espace dans leur expérience quotidienne de celui-ci, serait une participation ordinaire et commune à la ville. Notre seconde hypothèse, analysée dans le mouvement suivant, est que la participation est une appropriation spatiale, mobilisée comme outil et comme finalité de la participation à l’urbanisme. L’étude de l’usage puis de l’appropriation aboutira alors sur une proposition pour qualifier ce que serait un travail profane de la ville pour participer à donner corps au droit à l’œuvre esquissé par Lefebvre. |