Amalia Melli, une italienne émigrée à Marseille. Itinéraire et évolution d'une femme dans l'entre-deux-guerres

Autor: Pernin, Monique
Přispěvatelé: Temps, espaces, langages Europe méridionale-Méditerranée (TELEMME), Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Aix Marseille Université (AMU)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2023
Předmět:
Zdroj: La revue Promemo. Provence, Mémoire et Monde ouvrier
La revue Promemo. Provence, Mémoire et Monde ouvrier, 2023, 24
Popis: International audience; Amalia Melli, une italienne émigrée à Marseille. Itinéraire et évolution d’une femme dans l’entre-deux-guerres________________Monique Pernin – résumé d'article________________ Maria Amalia Melli est née le 4 mars 1895 à Lucques en Toscane, Italie. Elle est la fille de Rodolfo Melli et de Cristina Paglia, respectivement ouvrier et femme au foyer. Elle épouse Isidoro Prati, ouvrier, ils vivent alors à Sampierdarena en Ligurie, Italie. Le couple émigre en France en octobre 1915 et élit domicile à Apt dans le Vaucluse ; leur émigration obéit à un motif économique, la recherche de travail. Numériquement, l’émigration italienne est alors à son point culminant. Amalia revient à Sampierdarena pour mettre au monde Adriano, le 17 juillet 1916 ; après cette naissance elle repart à Apt où elle rejoint son mari. Deux autres enfants naissent de cette union : Armida, qui naît à Apt le 24 janvier 1918 et Isolina, née le 29 juin 1919 à Roussillon. En 1921 la famille est recensée à Saint-Martin-de-Castillon. Durant ces années passées dans le département du Vaucluse, Amalia est déclarée sans profession, son époux tour à tour meunier, journalier puis ouvrier d’usine. Victime de violence conjugale elle quitte son mari, trouve aide et refuge en région parisienne auprès de militants anarchistes vers lesquels sa sœur Elena, anarchiste italienne, la dirige. Rapidement elle quitte l’Île de France pour Marseille où son militantisme se concrétise. La rencontre avec le milieu anarchiste est pour Amalia le point de départ de son évolution, de son émancipation : à son travail de femme au foyer elle ajoute autant qu’elle le peut son travail en usine ou en atelier, de l’absence d’activité politique visible elle passe à un militantisme politique qui n’échappe pas aux espions de Mussolini. Bien que mariée elle choisit d’aimer librement un nouveau compagnon. L’émancipation est double, politique et sociale. La correspondance d’Amalia apporte une visibilité sur cette émancipation. C’est une source précieuse qui enrichit l’apport des sources officielles, policières par exemple, et qui pallie le manque, dans l’historiographie, de mentions relatives à l’action des femmes au sein de la mouvance libertaire.
Databáze: OpenAIRE