Intégrer l'exécutif communautaire au début de la construction européenne: un exil sans retour pour les élites politiques?
Autor: | Carbonell, Mauve |
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Přispěvatelé: | Temps, espaces, langages Europe méridionale-Méditerranée (TELEMME), Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Aix Marseille Université (AMU) |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2022 |
Předmět: | |
Zdroj: | in Laurent Lamoine et Julien Bouchet, Les mises à l'écart politiques. Des périphéricités paradoxales in Laurent Lamoine et Julien Bouchet, Les mises à l'écart politiques. Des périphéricités paradoxales, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2022, 978-2-38377-080-0 |
Popis: | International audience; In the 1950s and 1960s, when the European Communities (European Coal and Steel Community, European Economic Community, Euratom) were created, holding positions in European executive bodies were risky for the political elites and could be a double exile: at the time of appointment to Luxembourg or Brussels - in "small" provincial capitals as seen from Rome or Paris - and at the time of return to the country of origin. Becoming a member of the High Authority of the ECSC or a European Commissioner implies, at least formally, a certain withdrawal from the usual national political arena: resignation from all national mandates as well as from all political or professional responsibilities, the need for impartiality, independence in decision-making. Joining the European executive means representing the common European interest and no longer a party or a country, even if structural and personal links exist between these two levels of power. When mandates in these institutions come to an end or when a government decides to change the men in place, the European high officials find it difficult to go back to their former careers and to return to the national political arena. Taking the example of the first European executive, the ECSC High Authority, the text shows how difficult this return is, which can be a long and disappointing road. Isolated, leaving politics, these men at the end of their careers head for the private sector, which gives them new professional recognition and comfortable incomes.; Dans les années 1950-1960, au moment de la création des Communautés européennes (Communauté européenne du charbon et de l’acier, Communauté économique européenne, Euratom), occuper des fonctions, même élevées, dans les exécutifs européens s’avère risqué pour les élites politiques et peut relever d’un double exil : au moment de la nomination pour Luxembourg ou Bruxelles – dans des « petites » capitales provinciales vues de Rome ou Paris –, ainsi qu’au moment du retour dans le pays d’origine. Devenir membre de la Haute Autorité de la CECA ou commissaire européen implique, au moins formellement, une certaine mise à l’écart de l’espace politique national habituel : démission requise de tous les mandats nationaux ainsi que de toutes les responsabilités politiques ou professionnelles, nécessité d’impartialité, indépendance dans la prise de décision. Intégrer l’exécutif communautaire impose de représenter l’intérêt commun européen et non plus un parti, ni un pays, même si des liens, structurels et personnels, existent entre ces deux échelles de pouvoir. Quand les mandats dans les institutions européennes prennent fin ou qu’un gouvernement décide de changer les hommes en place, les hauts responsables communautaires peinent à renouer avec le fil de leur carrière et à réintégrer la scène politique nationale, eux qui avaient été députés, ministres ou dirigeants de partis. D’autres les ont remplacés. Prenant exemple sur le premier exécutif européen, la Haute Autorité de la CECA, le texte montre à quel point ce retour est difficile, un long chemin décevant. Isolés, tournant le dos à la politique, ces hommes en fin de carrière se dirigent vers le secteur privé, qui leur assure une nouvelle reconnaissance professionnelle et des revenus confortables. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |