Matheolus et Jean Le Fèvre : dire et traduire le sexe dans les Lamenta et les Lamentations: Étude du lexique et des métaphores sexuels du latin au moyen français
Autor: | Brouchier, Patrick |
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Přispěvatelé: | Centre Interdisciplinaire d'Étude des Littératures d'Aix-Marseille (CIELAM), Aix Marseille Université (AMU), Université Rennes 2, CELLAM/Dép. Lettres, Fabienne Pomel, Christine Ferlampin-Acher |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2023 |
Předmět: | |
Zdroj: | Traduire les mots du sexe. Le corpus médiéval. Traduire les mots du sexe. Le corpus médiéval., Université Rennes 2, CELLAM/Dép. Lettres; Fabienne Pomel; Christine Ferlampin-Acher, Mar 2023, Rennes, France |
Popis: | International audience; Si le « cohit est chose naturelle », comme le déclarent Matheolus dans ses Lamenta, et, à sa suite, son traducteur Jean Le Fèvre, en parler n’est vraisemblablement pas toujours des plus aisés pour nos deux auteurs. La complainte du bigame regorge néanmoins, dans sa version latine, de références aux parties génitales masculines comme féminines et d’allusions, parfois des plus explicites, à l’acte sexuel. Matheolus utilise, d’ailleurs, un véritable éventail d’outils langagiers pour référer à la chose ou la nommer, allant du sous-entendu à la description détaillée, du terme scientifique à toute une série de métaphores, plus ou moins alambiquées, empruntées aux autorités antiques et médiévales. Cette multiplication des vocables pour dire le sexe semble témoigner, à la fois, d’un rapport ambivalent de la part de Matheolus avec l’intimité (entre exaltation du rapport sexuel et condamnation morale) et d’une véritable recherche linguistique pour adapter le discours à son contexte et à son public.Face à ce foisonnement et cette diversité, Le Fèvre adopte une pratique traductionnelle particulière, complexe et même paradoxale à certains égards. Il oscille, en effet, entre traduction littérale, amplifications avec innovations grivoises, véritables interpolations, et censure. La question du discours sexuel illustre alors, presque à elle seule, le rapport complexe que Le Fèvre entretient avec la matière mathéolusienne source : entre respect du texte originel et prise de distance, ajouts par compilation et innovations pures. Cette nouvelle multiplication des références et des vocables sexuels n’est ainsi que partiellement héritée du texte latin, comme le démontre une confrontation rigoureuse des deux textes ; elle provient, en réalité, davantage, dans les Lamentations françaises, du seul traducteur qui utilise vraisemblablement le sexe, qu’il soit sous-entendu ou explicité par Matheolus, comme un prétexte pour laisser libre cours à sa créativité lexicale, pour son plaisir linguistique comme pour celui de son public. |
Databáze: | OpenAIRE |
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