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Introduction: les lymphomes B à grandes cellules (LBGC) sont des sous-types agressifs mais curables de lymphomes non hodgkiniens (LNH). Les patients atteints de LBGC en rechutes ou réfractaires (R/R) ont un pronostic très sombre avec une survie globale médiane d'environ 6 mois. Jusqu'à récemment, la transplantation de cellules souches hématopoïétiques allogéniques (allo-HCT) était la seule option curative pour ces lymphomes R/R après une autogreffe des cellules souches (auto-SCT). Cependant, son efficacité reste limitée par une importante toxicité et une mortalité sans rechute (NRM) élevée, principalement due à la maladie du greffon contre l'hôte (GVH) et aux infections. Récemment, l'approbation de la thérapie par cellules T porteuses d’un récepteur chimérique (CAR) autologues dirigée contre le CD19 a considérablement amélioré la prise en charge des LBGC R/R après 2 lignes ou plus de traitement systémique, permettant des rémissions à long terme chez 35 à 40% des patients avec une toxicité gérable. Dernièrement, les essais ZUMA-7 et TRANSFORM ont démontré la supériorité de la thérapie par cellules CAR-T en deuxième ligne par rapport à la chimiothérapie standard avec ou sans auto-SCT pour le LBGC R/R. Dans ce contexte, nous nous sommes interrogés sur la place de l’allo-SCT pour les patients LBGC R/R à l’ère des CAR-T cells.Matériel & Méthode : tous les patients ayant reçu une allo-SCT ou des CAR-T entre février 2010 et janvier 2022 à l'Institut Paoli-Calmettes ont été inclus dans cette étude rétrospective. Les LBGC comprenaient des lymphomes B diffus à grandes cellules (LBDGC), des lymphomes B de haut grade avec translocation impliquant MYC et BCL2 ou BCL6, ou des lymphomes Burkitt-like (LBHG), des lymphomes B primitifs du médiastin (PMBL), un lymphome de la zone grise (GZL) et des lymphomes folliculaires ou de la zone marginale transformés (t-FL et t-MZL).Résultats : nous avons analysé 95 patients successifs atteints de LBGC R/R traités par allo-SCT (de fév. 2010 à déc. 2020 ; N=39 ; âge médian :56 (de 20 à 71) ; Type de donneur : géno-identique : 13 ; haplo-identique : 15 ; phéno-identique 10/10 : 9 ; phéno 9/10 : 1 ; cordon :1) ou CAR-T cells (de jan. 2019 à jan. 2022 ; N=56 ; âge médian : 58 (de 19 à 75) ; Axi-cel n=40, Tisa-cel n=16). Le nombre médian de traitements antérieurs reçus avant l’immunothérapie était de 3 et 2 respectivement (P=0,38), traitements de bridge exclus. Le groupe CART-cells avait une proportion significativement plus élevée de patients avec une maladie réfractaire primaire (71,4% vs 38,4%). Les taux d'OS et de PFS à 2 ans pour le groupe allo-HCT étaient respectivement de 69% [intervalle de confiance (IC) de 95% : (56-85)] et 66% [IC de 95% : (53-83)]. L'incidence cumulée de NRM à 2 ans après l'allo-SCT était de 13 % [IC 95 % : (6-30)]. Les taux d'OS et de PFS à 2 ans pour le groupe CAR-T cells étaient respectivement de 67% [IC 95% : (53-84)] et 43% [IC 95% : (31-61)]. Au terme d'un suivi de 23,2 mois, 28 patients ont connu une rechute/progression après traitement par CAR-T cells. Dans notre série, 5 patients ont bénéficié d’une allo-SCT après un échec de traitement par CAR-T cells, dont 1 était en réponse partielle au moment du conditionnement et les 4 autres en réponse complète. Avec un suivi médian de 14 mois : 4 patients sont toujours en réponse après l'allo-SCT et seulement 1 patient a eu une rechute précoce ( |