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Introduction : le métier de médecin urgentiste cumule de nombreuses caractéristiques d’un métier stressant. Hors, les urgentistes placent la qualité de vie au travail comme la thématique la plus importante en termes d’attractivité. Cette évolution invite à se questionner sur l’organisation du temps de travail des urgentistes. En juillet 2015, une instruction est publiée relative au temps de travail des urgentistes, et identifie un temps de travail clinique de 39 heures, ainsi qu’un temps de travail non posté – ou texturant – de 9 heures. Dans ce contexte, nous cherchons à savoir si les heures prévues pour le temps non posté sont bien respectées, et quels en sont les obstacles. Nous nous interrogeons si le temps non posté pourrait contribuer à l’amélioration des conditions de travail des urgentistes Français. Méthode : il s’agit d’une étude épidémiologique, multicentrique, descriptive, et observationnelle, menée auprès des médecins exerçant dans les services d’urgence de la région PACA. Un questionnaire informatique a été transmis aux chefs des services de médecine d’urgence du 5 décembre 2022 au 23 février 2023, pour le diffuser à tous leurs médecins. Le questionnaire évaluait la proportion de médecins respectant les 9 heures de temps non posté, ainsi que les facteurs liés à un moindre respect du TNP. Résultats : sur les 32 services d’urgences éligibles, des médecins de 18 services ont répondu au questionnaire. 107 réponses ont été analysées. 53 médecins de la population d’étude respectaient leurs 9 heures de TNP, soit 49.5% de la population. 54 médecins, soit 50.5% ne bénéficiaient pas des 9 heures de TNP. Une proportion importante d’effectif médical manquant, le fait d’être docteur Junior ou assistant, le travail en gardes de 24 heures, et la réalisation d’heures supplémentaires étaient des facteurs associés à un plus faible taux de respect du TNP. 86.9% de la population trouvait pertinent le fait d’avoir un créneau dédié au TNP. Il permettait un meilleur investissement dans la vie du service pour 86.3% des médecins. Enfin, 55% des médecins présents avant la réforme déclarent une amélioration de leur qualité de vie au travail depuis l’instauration des 9 heures de TNP décomptées du temps de travail. Conclusion : plus de la moitié des médecins urgentistes interrogés ne bénéficiaient pas des 9 heures de temps non posté prévues par l’instruction de juillet 2015. Nous avons mis en évidence des inégalités dans le respect du TNP entre médecins. Le TNP pourrait être un levier d’action à développer afin d’améliorer la qualité de vie au travail des urgentistes. |
