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Contexte : malgré des recommandations internationales récentes, les pratiques d’antibioprophylaxie post opératoire dans la transplantation pulmonaire sont très différentes en fonction des centres et des pays. Nous avons voulu faire un état des lieux de nos pratiques au sein de notre centre de transplantation. Méthode : étude monocentrique, rétrospective, observationnelle chez les transplantés pulmonaires entre janvier 2014 et décembre 2019 à l’hôpital universitaire de Marseille (France). Notre objectif principal est d’étudier l’adéquation de l’antibioprophylaxie post-opératoire aux prélèvements bactériens réalisés le jour de la transplantation pulmonaire. Nos objectifs secondaires sont de décrire les germes impliqués dans la colonisations pré-greffe ; les germes impliqués dans les infections post greffe, l’évolution de la résistance bactérienne en post transplantation ; étudier le taux de désescalade en fonction des prélèvements réalisés le jour de la transplantation pulmonaire avec une analyse de l’épargne des bêtalactamines et des carbapénèmes, et de décrire la contribution microbiologique des différents type de prélèvements réalisés le jour de la transplantation pulmonaire. Résultats : sur la période donnée, 228 patients ont été greffés. Chez 114 patients (77.0%), l’antibioprophylaxie était adaptée aux prélèvements bactériens réalisés le jour de la transplantation. Parmi la population avec une antibioprophylaxie adéquate, la désescalade antibiotique était possible pour 118 patients et n’a pas été faite pour 106 patients (46.9% des patients inclus). La désescalade antibiotique permettant l’épargne de la piperacilline/tazobactam est faite chez seulement 4 patients sur 30 patients, et 6 sur 15 patients concernant les carbapénèmes. Le Staphylocoque aureus sensible à la méticilline est le germe prédominant le jour de la transplantation pulmonaire. Le Pseudomonas aeroginosa est le pathogène prédominant en pré greffe et dans les mois qui suivent la transplantation. Son profil de sensibilité évolue vers une multi résistance dans les 3 premiers mois qui suivent la transplantation. Les entérobactéries sont le troisième groupe de germe retrouvés en post transplantation avec un profil de sensibilité qui évolue également vers la multi résistance dans les 3 mois qui suivent la transplantation. Les prélèvements bronchiques et biopsies réalisées le jour de greffe sont les moins réalisées alors qu’ils mettent en évidence le plus souvent une culture bactérienne positive. Conclusion : sur notre cohorte de transplantés pulmonaires, l’antibioprophylaxie était adaptée aux prélèvements bactériens réalisés le jour de la transplantation dans la grande majorité des cas. Lorsque que la désescalade antibiotique était possible, elle n’était pas systématiquement réalisée. |