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Les occlusions intestinales malignes sur carcinose péritonéale sont une complication fréquente de certaines maladies cancéreuses de stade avancé. Leur prise en charge est complexe, car elles surviennent chez des patients fragiles, souvent non éligibles à des traitements spécifiques (chirurgicaux, endoscopiques ou anti-cancéreux) et dont le pronostic est sombre. Le traitement médical est le pilier de la stratégie thérapeutique palliative de ces patients. Bien qu’à l’heure actuelle il semble se dessiner des recommandations de bonnes pratiques, ces occlusions restent source de souffrances physiques comme psychologiques. Nous avons voulu à travers notre étude faire un état des lieux global de la prise en charge médicale des syndromes occlusifs sur carcinose péritonéale à l’Institut Paoli-Calmettes (IPC) en 2021. Nous avons pour cela inclus 53 patients au total, et analysé de manière rétrospective différents paramètres de leur prise en charge au travers des dossiers médicaux. Plusieurs résultats importants ressortent de notre étude. Tout d’abord, nous avons pu constater que pour seulement 47% des patients nous obtenions une levée de l’occlusion avant la fin du séjour d’hospitalisation, et pour seulement 48% d’entre eux la sonde nasogastrique pouvait être retirée. De plus, nous observons que la reprise du transit s’effectue dans 68% des cas dans les 4 jours après l’instauration du traitement et le retrait de la sonde dans 50% des cas dans les 5 jours. De ces données semblent dépendre l’orientation et le devenir de nos patients : en l’absence de levée de l’occlusion, peu de patients quittent l’IPC avant leur décès et leur survie globale est plus péjorative (Log rank p=0.047). Enfin, notre étude met en évidence tout le caractère réfractaire de cette symptomatologie devant la proportion de patients finalement décédés en occlusion (95% des patients inclus dans notre étude). Ce travail met donc en évidence que, malgré des pratiques qui semblent conformes aux avis d’experts, la prise en charge médicale de ces occlusions intestinales reste préoccupante. Il semblerait intéressant que soit anticipées de façon plus précoce les différentes options thérapeutiques en fonction des souhaits du patient et rediscutée la place des gastrostomies de décharge dans ce contexte. |