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La stagnation de la demande, les difficultés de l'Opep pour réduire sa production et surtout le pétrole de schiste ont empêché jusqu'ici la hausse du prix du pétrole. L’année 2018 s’est achevée sur une chute brutale du prix du baril de brut (WTI) : il est passé de 75 dollars en octobre à 42 dollars en décembre. Ce dernier trimestre 2018 condense les principaux éléments qui ont redessiné les marchés pétroliers depuis la crise de 2008 : l’extraordinaire croissance de la production de pétrole de schiste américain, une demande mondiale stagnante et une importante décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Une hausse pérenne annoncée Il y a dix ans, les cours s’affolaient, pour atteindre un record historique de 147 dollars le baril en juillet 2008. Le monde craignait alors de voir l’approvisionnement en pétrole s’épuiser. La production mondiale ne pourrait pas répondre à la demande croissante des émergents, Chine en tête. Cette situation, souvent synthétisée sous l’expression de "peak oil", avait conduit les cours pétroliers à reprendre leur hausse après un bref répit consécutif à la crise en 2009. Le baril connaît alors cinq années records, durant lesquelles le prix annuel moyen va osciller entre 80 et 100 dollars, de 2010 à 2014. Cette situation a pu sembler pérenne : le World Energy Outlook, publication de référence de l’Agence internationale de l’énergie en matière de prospective énergétique, projetait ainsi en 2014 une trajectoire continûment ascendante des prix pétroliers, qui devait dépasser les 150 dollars en 2050. |