JAC [Jeunesse agricole catholique] et christianisation

Autor: Flauraud, Vincent
Přispěvatelé: Centre d'Histoire 'Espaces et Cultures' (CHEC), Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand 2 (UBP), Béthouart, Bruno, Cholvy, Gérard
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2009
Předmět:
Zdroj: La christianisation à travers l'histoire
Béthouart, Bruno; Cholvy, Gérard. La christianisation à travers l'histoire, 2 (8), Les Cahiers du littoral; Maison de la recherche en sciences humaines de Boulogne-sur-Mer, p. 253-268, 2009, 978-2-9168-9508-6
Popis: International audience; La Jeunesse agricole catholique (JAC) mouvement, apparu en 1929 (pour la branche masculine, 1933 pour la branche féminine ) affichait comme objectif initial : « Nous referons chrétiens nos frères. » Le slogan, partagé avec les autres mouvements d’Action catholique spécialisée en train de naître, inscrivait alors clairement sa mission dans une démarche de « (re)christianisation » ; à ceci près qu’il pouvait y avoir un certain paradoxe à vouloir étendre cette « christianisation » au monde rural qui avait alors tendance parallèlement à être assez uniformément perçu (du moins jusqu’à la publication des cartes du chanoine Boulard à la Libération) comme LE bastion résistant aux assauts contre la religion. Pourtant, à l’issue de la trentaine d’années d’existence du mouvement (JAC : 1929-1961 ; JACF : 1933-1963), Bernard Lambert, une de ses anciennes figures, la louait pour avoir « eu le mérite d’être sans doute l’un des moins cléricaux [des mouvements d’Action catholique]. Ces jeunes qui réfléchissaient, qui agissaient, se refusaient à centrer uniquement leur réflexion, leur action, sur les problèmes religieux » ; d’autre part, des historiens ont pu avancer qu’à compter des années 1950, « ce qui reste des pratiques dévotes du passé disparaît » à la JAC/F . Ces dernières remarques, tout en ne portant pas explicitement sur la notion de christianisation, laissent au moins entendre une certaine mise entre parenthèses progressive du religieux au sein du mouvement. Or, en même temps, quand on observe les cartes de l’implantation maximale de la JAC/F, on constate qu’elle n’a guère eu de succès hors des zones rurales déjà marquées par une forte pratique. Peut-on simplement parler ici d’échec d’une entreprise de (re)christianisation ? De difficulté à gérer une ambiguïté de départ, puisque le milieu rural apparaissait comme préservé du point de vue de l’attachement à la religion ? Ou doit-on plutôt envisager un réinvestissement de l’objectif de christianisation selon des modalités différentes de celles qui avaient été préalablement posées ? L’acception donnée à l’acte de « christianisation » a pu tout aussi bien changer en cours de route, rendant plus complexe l’établissement du bilan. Et au-delà des mutations doctrinales, le terrain offre une variété de situations dont il faut intégrer la coexistence.
Databáze: OpenAIRE