Les pratiques de colocation des jeunes de classe moyenne : des stratégies résidentielles d’affirmation de soi dans un contexte d’incertitude ?

Autor: Loncle, P., Maunaye, Emmanuelle
Přispěvatelé: École des Hautes Études en Santé Publique [EHESP] (EHESP), Département des sciences humaines et sociales (SHS), Centre de Recherches sur l'Action Politique en Europe (ARENES), Université de Rennes (UR)-Institut d'Études Politiques [IEP] - Rennes-École des Hautes Études en Santé Publique [EHESP] (EHESP)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2021
Předmět:
Zdroj: Lien social et Politiques
Lien social et Politiques, 2021, 87, pp.84. ⟨10.7202/1088094ar⟩
ISSN: 1204-3206
DOI: 10.7202/1088094ar⟩
Popis: International audience; In this article, we question the role that sharing practices can play in the pathways to independent housing for middle-class young people in a context of precariousness of this population. The article is based on a corpus of 25 semi-structured interviews conducted with 33 young people aged between 18 and 30 at the time of the interview (19 women and 14 men in the sample). The interviews were conducted mainly in a medium-sized conurbation between 2018 and 2020. As the residential pathway is closely linked to the lifecourse, a biographical perspective was deployed to capture the paths, junctions and temporalities that mark the entry and exit of shared accommodation. The article shows that the practices of home-sharing allow young people to escape from residential decline. Moreover, these practices are presented as a means, certainly to respond to economic difficulties, but also to build one's identity by opting for collective lifestyles. Finally, according to the young people, these practices can be thought of as parentheses while waiting for a couple to settle down or as sustainable lifestyle choices that challenge the dominant norms of the transitions to adulthood. In conclusion, the article insists on the fact that young people's co-tenancy practices can be seen as a means for individuals to construct their identity in a context of uncertainty and risks of social and residential downgrading for middle-class youth.; Dans le présent article, nous interrogeons le rôle que peuvent jouer les pratiques de colocation dans les parcours vers le logement autonome des jeunes de classe moyenne dans un contexte de précarisation de cette population. L’article est basé sur un corpus de 25 entretiens semi-directifs conduits auprès de 33 jeunes ayant entre 18 et 30 ans au moment de l’entretien (19 femmes et 14 hommes composent l’échantillon). Les entretiens ont été menés essentiellement dans une agglomération de taille moyenne entre 2018 à 2020. Le parcours résidentiel étant très lié au parcours de vie, une perspective biographique a été déployée pour saisir les cheminements, les bifurcations et les temporalités qui viennent marquer l’entrée et la sortie de la colocation. L’article montre que les pratiques de colocation permettent aux jeunes d’échapper au déclassement résidentiel. En outre, ces pratiques sont présentées comme des moyens, certes de répondre à des difficultés économiques, mais également de construire leur identité en optant pour des modes de vie collectifs. Enfin, ces pratiques peuvent être, selon les jeunes, plutôt pensées comme des parenthèses en attendant une installation en couple ou bien comme des choix durables de modes de vie remettant en cause les normes dominantes du passage à l’âge adulte. En conclusion, l’article insiste sur le fait que les pratiques de colocation des jeunes peuvent être considérées comme des moyens pour les individus de construire leur identité dans un contexte d’incertitude et de risques de déclassement social et résidentiel des jeunes de classe moyenne.
Databáze: OpenAIRE