Popis: |
Objectifs : Évaluer les circonstances, les moyens et les résultats du bilan étiologique dans l'unité d'HTA du CHU de Grenoble. Patients et méthodes : Ont été inclus dans l'étude les patients consécutifs ayant bénéficié d'un bilan étiologique en ambulatoire dans l'unité spécialisée d'HTA entre octobre 2008 et octobre 2010. Les patients ont tous fait l'objet d'un bilan biologique "standard" et certains d'une exploration du système rénine-angiotensine-aldostérone, d'un dosage du cortisol libre urinaire et d'un dosage des dérivés méthoxylés. Une imagerie comprenant le plus souvent un scanner surrénalien et des artères rénales a été pratiquée dans la plupart des cas. Un questionnaire de suivi a été adressé aux médecins traitants pour connaître le niveau tensionnel et le traitement aux termes de ce bilan. Résultats : L'échantillon étudié comprenait 42 femmes et 56 hommes, d'âge moyen 49,6±14,3 ans, IMC moyen 28,4±6,5 kg/m². Parmi ces 98 patients adressés pour bilan étiologique d'une HTA, 38% l'ont été pour résistance au traitement. La PA moyenne clinique était de 154±19/92±12 mmHg, 97% des patients avaient au moins un autre facteur de risque cardiovasculaire que l'HTA. Le score de risque cardiovasculaire absolu moyen à 10 ans était de 2±3,5%. Une hypertrophie ventriculaire gauche a été diagnostiquée par l'ECG dans 33 cas (33,3%) et par l'échographie dans 31 cas (51,6%). On retrouve une insuffisance rénale au stade 3 chez 12 patients (17,6%), une microalbuminurie chez 21 sujets (26,2%) et une protéinurie dans 16 cas (21,3%) entrainant une enquête étiologique spécialisée au niveau rénal. La kaliémie moyenne était de 3,85±0,38 mmol/l et 80% des patients avaient une kaliémie < 3,9 mmol/l. Une étiologie a été retrouvée chez 26 patients (26,5%) : 12 hyperaldostéronismes primaires dont 6 hyperplasies des surrénales et 6 adénomes de Conn, un phéochromocytome, un hypercorticisme ACTH-indépendant, 7 néphropathies, 4 HTA réno-vasculaires par dysplasie fibromusculaire et une HTA iatrogène. Une prise en charge adaptée médicale et/ou interventionnelle a pu être proposée à chacun d'entre-deux. Ainsi 3 adénomes de Conn et un phéochromocytome ont été opérés (surrénalectomie) et une angioplastie rénale au ballonnet a été pratiquée. Parmi les 72 patients porteurs d'une HTA essentielle, 15 (21%) avaient un syndrome d'apnées obstructives du sommeil et 21 (29%) une HTA à rénine basse. Parmi les 66 patients pour lesquels les renseignements du suivi étaient disponibles, 20 (30%) avaient une HTA contrôlée. Conclusion: Le bilan a permis 1) d'identifier une étiologie dans 26,5% des cas, 2) de proposer un traitement adapté, 3) d'améliorer le contrôle tensionnel chez 30% des patients. |