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Introduction : La céphalée aigüe est un motif de consultation fréquent aux urgences. Elle peut nécessiter une prise en charge urgente. L’imagerie tient une place essentielle dans le bilan étiologique. Devant un patient se présentant pour céphalée brutale, il est nécessaire de diagnostiquer ou d’éliminer l’hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA), qui est une urgence neuro-vasculaire. Devant tout patient se présentant pour une céphalée brutale, la pratique actuelle est de réaliser un scanner non injecté, et si celui-ci est normal, de réaliser une ponction lombaire avec recherche des pigments xanthochromiques dans le LCR. A l’heure actuelle, il n’existe pas de recommandations françaises de sociétés d’experts à propos de la démarche diagnostique à réaliser pour les céphalées brutales aux urgences. Objectifs : L’objectif principal de cette étude est de décrire et d’analyser la prise en charge des patients se présentant pour une céphalée aigüe brutale au service d’accueil des urgences du CHU de Nancy. Les objectifs secondaires de cette étude sont de décrire et analyser la prise en charge des patients présentant une HSA, mais également de confronter ces données aux préconisations actuelles et ainsi proposer un protocole de prise en charge applicable en routine dans le service. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude observationnelle, rétrospective, descriptive et analytique, sur la prise en charge des patients admis pour céphalée aigüe brutale, sur une période de 16 mois. La première partie est une étude descriptive de données épidémiologiques. La deuxième partie est une étude analytique, dans laquelle deux groupes sont comparés : les patients présentant une HSA et les patients ne présentant pas d’HSA. Résultats : Parmi les 215 patients de l’étude, 200 ont été inclus. Une imagerie cérébrale (scanner +/- angioscanner) a été réalisée chez 183 patients. Soixante-six ponctions lombaires ont été effectuées, elles n’ont permis aucun diagnostic. Une HSA a été diagnostiquée chez 23 patients, à partir de l’imagerie cérébrale, exclusivement. Dans notre étude, nous avons montré une corrélation entre certains facteurs de risque et l’incidence de l’HSA chez les patients se présentant aux urgences pour une céphalée brutale : un antécédent d’HTA (OR : 4,73 ; IC (95%) : [1,68 ; 13,29] ; p = 0,003), un antécédent familial d’HSA (OR : 9,11 ; IC (95%) : [2,11 ; 39,39] ; p = 0,003), la présence d’une HTA à l’admission (OR : 21,39 ; IC (95%) : [7,70 ; 59,44] ; p < 0,0001), la survenue de la céphalée brutale durant l’effort (OR : 3,55 ; IC (95%) : [1,23 ; 10,26] ; p = 0,020) , le caractère occipital de la céphalée (OR : 2,81 ; IC (95%) : [1,15 ; 6,91] ; p = 0,024) et la présence d’une cervicalgie (OR : 4,71 ; IC (95%) : [1,76 ; 12,64] ; p= 0,002). Conclusion : Dans notre étude, la ponction lombaire a été inutile. Toutes les HSA ont été révélée par le scanner. On peut ainsi se poser la question du véritable intérêt de la ponction lombaire dans le diagnostic d’HSA, problématique actuellement controversée dans la littérature. Reste enfin à élucider la réalisation d’emblée du couple scanner sans injection/angioscanner, ou scanner sans injection/IRM, qui fera le diagnostic d’une pré-rupture anévrismale et/ou d’une HSA. La littérature révèle que l’angioscanner de dernière génération est un excellent examen pour la détection d’anévrisme cérébral, avec des sensibilités et spécificités comparables à l’IRM, celui-ci restant difficile d’accès en urgence. |