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Contexte : Bien qu'il soit recommandé en première ligne, le lithium est souvent sous prescrit en France pour le traitement d'entretien des troubles bipolaires. Il n'existe pas de données sur l'adhésion aux recommandations et sur l'utilisation du lithium pour le traitement des patients bipolaires au Centre Psychothérapique de Nancy (CPN). Une évaluation des pratiques de prescriptions permettrait le cas échéant d'envisager des mesures d'améliorations. Objectif : Déterminer si les traitements d'entretien des troubles bipolaires prescrits au CPN entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2016 correspondaient aux recommandations de prise en charge. Méthodes : Nous avons étudié les patients admis en hospitalisation au CPN entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2016, pour lesquels un premier diagnostic de trouble bipolaire était saisi dans le dossier médical informatisé. Les traitements prescrits à la sortie d'hospitalisation et après un an de suivi ont été recueillis et comparés aux recommandations du Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments et de l'International Society for Bipolar Disorders. Résultats : A la sortie de la première hospitalisation, les patients étaient davantage exposés aux antipsychotiques de seconde génération (64,3 %), aux dérivés du valproate de sodium (44,9 %) et aux antidépresseurs (26,5 %) qu'au lithium (16,3 %). Après un an de suivi, les patients étaient toujours davantage exposés aux antipsychotiques de seconde génération (66,3 %), aux antidépresseurs (41,8 %) et aux dérivés du valproate de sodium (35,7 %) qu'au lithium (21,4 %). Chez les patients dont le type de trouble bipolaire était déterminé, 10,1 % des pharmacothérapies à la sortie d'hospitalisation et 13,0 % des pharmacothérapies après un an de suivi n'étaient pas recommandées. Conclusion : Une partie des pharmacothérapies employées au CPN pour le traitement d'entretien des troubles bipolaires n'était pas conforme aux recommandations. Le lithium était par ailleurs moins prescrit dans notre travail que dans ceux récemment réalisés en France. L'étude atteste d'un manque d'adhésion ou une méconnaissance des recommandations d'experts dans notre établissement. L'élaboration et la diffusion de documents d'informations (synthèse des recommandations, fiches de bon usage des médicaments) seraient un bon levier pour améliorer le suivi des recommandations. |