Prévalence et facteurs associés à la consommation de narguilé : une enquête anonyme par questionnaire chez des lycéens havrais. État des connaissances actuelles sur les risques sanitaires encourus

Autor: Bouquet, Laura
Přispěvatelé: UNIROUEN - UFR Santé (UNIROUEN UFR Santé), Université de Rouen Normandie (UNIROUEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU), Jean-Luc Saladin
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2019
Předmět:
Zdroj: Médecine humaine et pathologie. 2019
Popis: La chicha, plus connue par les adultes sous le nom de narguilé, est une pipe à eau permettant de fumer une préparation de tabac chauffée grâce à un charbon, dont la fumée est refroidie par un passage dans un récipient d’eau avant d’être inhalée. Elle est un véritable phénomène à la mode depuis fin 2006 en France, consommée surtout par les adolescents, qui n’assimilent pas toujours sa consommation à une forme de tabagisme, et constitue pour certains un mode d’initiation et d’entrée dans celui-ci. C’est la deuxième forme d’usage du tabac après la cigarette, suivie en troisième place par la cigarette électronique. De plus, l’idée qu’elle serait moins nocive que la cigarette, ce qui est faux, est très répandue. Cet appareil, bien qu’aux origines mystérieuses et controversées, est intéressant par la possibilité des contenants pouvant y être placés : les deux substances psychoactives les plus consommées et légales en France que sont le tabac et l’alcool, mais aussi la substance illégale et répandue qu’est le cannabis. Pour autant, l’utilisation de la chicha demeure par ses toxicités assez méconnue du public, notamment chez les jeunes qui l’assimilent à la douceur, apportée par le parfum et la froideur de la fumée, et à la convivialité. De part sa pratique de partage, les maladies transmissibles sont aussi mal connues. Il faut aussi noter que depuis le début des années 2010, le développement du vapotage a aussi lieu avec la chicha, la rendant notamment moins encombrante. De part les produits proposés, là non plus les industriels du tabac ne manquent pas d’imagination pour attirer les jeunes. Une enquête locale a été réalisée en faisant remplir un questionnaire anonyme de 31 questions à des lycéens havrais de 15 à 19 ans, suivie d’une intervention d’information et de prévention sur les risques de la chicha à l’aide d’un diaporama. Au total, 244 questionnaires ont été analysés. L’âge moyen des lycéens au moment de l’enquête était de 16,37 ans. 117 lycéens étaient de sexe féminin, 127 de sexe masculin. Sur 138 lycéens consommant la chicha, 36,2% étaient des fumeurs de cigarettes et 40,6% avaient déjà expérimenté le cannabis. Les 16 et 17 ans étaient les plus nombreux a déjà avoir expérimenté la chicha. L’âge moyen de consommation était de 14,2 ans, avec une expérimentation à l’âge de 8 ans pour le plus jeune, à 17 ans pour le plus âgé. 62% d’entre eux avaient expérimenté le tabac pour la première fois par l’intermédiaire de la chicha, 37% par la cigarette. 42% d’entre eux n’assimilaient pas la chicha à une forme de tabagisme. Le lieu de consommation privilégié était chez des amis, avec une durée moyenne de séance estimée à 56 minutes. La consommation était quotidienne pour 12 d’entre eux, hebdomadaire pour 15 d’entre eux, mensuelle pour 22 d’entre eux, plusieurs fois dans l’année pour 60 d’entre eux. 4 lycéens ont déclaré avoir arrêté et 16 lycéens ont fait un seul essai au cours de leur vie. L’obtention du tabac se faisait le plus souvent chez le buraliste, avec une préférence pour la consommation de tabac aromatisé. 69,6% des lycéens déclaraient partager le même embout lors d’une séance, 57% le nettoyaient, 47,8% le changeaient. Ce qui leur plaisait le plus était le goût, suivi de la douceur de la fumée, puis de l’odeur et de la convivialité. Ce qui leur déplaisait était la longueur de la préparation, suivi de l’encombrement de l’appareil et de la froideur de la fumée. 68% d’entre eux pensaient qu’il leur serait facile d’arrêter, 4,3% pensaient qu’il leur serait difficile d’arrêter, 8,7% ne savaient pas. Il était arrivé à 8% d’entre eux d’avoir remplacé le tabac à chicha par du cannabis dans leur appareil. Sur l’ensemble des 244 lycéens, et pour ce qui est des vérités, 75,4% pensaient que l’on pouvait se transmettre des maladies en partageant l’embout du tuyau les uns avec les autres, 51,2% pensaient que la chicha était plus nocive que la cigarette, 46,7% pensaient que l’eau avait un rôle de filtre partiel, 39,3% pensaient qu’une bouffée de chicha équivalait à 10 bouffées de cigarettes. En conclusion, la chicha reste une forme de tabagisme très prisée des lycéens chez lesquels une prévention sur les risques, de part les toxicités des fumées et les maladies transmissibles, est nécessaire. Le développement du vapotage devra également être surveillé.
Databáze: OpenAIRE