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De 1945 à 1968, le Parti communiste français entretient une relation ambivalente avec l'école. Durant l'après-guerre, des militants communistes sont membres de la commission gouvernementale qui va produire le plan Langevin-Wallon. Ce texte de transformation de l'école va devenir, pour le PCF, son programme concernant les questions scolaires, au moins jusque dans les années 1960. Mais ce plan de réforme est un texte de compromis qui détonne par rapport au discours communiste sur l'école. Celle-ci s'inscrit dans la lutte des classes et ne peut être que bourgeoise dans une société bourgeoise. Le système scolaire ne peut se transformer que grâce à la révolution prolétarienne qui doit pouvoir créer l'école socialiste et polytechnique. Même si cela n'empêche pas le parti d'entrer en conflit avec les communistes Freinet et leur pédagogie, l'école n'est alors pas une préoccupation fondamentale dans les luttes des communistes. D'autant plus que le parti a une forte identité ouvriériste qui tend à l'éloigner des luttes scolaires. Toutefois, le PCF peut instrumentaliser l'école dans des objectifs de tactiques politiques, de l'union de la gauche à la critique du pouvoir. Néanmoins, l’intérêt que porte la formation communiste à la stratégie du syndicalisme enseignant permet, dans la seconde moitié des années 1950, une attention progressive pour la chose scolaire. Ce qui aboutit à la fin des années 1960 aux propositions pour une réforme démocratique de l'enseignement, sans se détacher toutefois de l'instrumentalisation de l'école. |