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La douleur de l'enfant est un symptôme fréquent auquel tout parent est, ou sera confronté. La manière dont les parents perçoivent et prennent en charge la douleur de leur enfant est peu étudiée dans la littérature, avec des études de faible niveau de preuve, à effectifs réduits, et effectuées en hospitalier. Les différents moyens de prendre en charge la douleur sont nombreux et incluent des traitements médicamenteux ainsi que des moyens non médicamenteux. La littérature suggère que les parents n'utiliseraient pas toujours ces moyens de manière adaptée. La consultation médicale est un enjeu majeur dans la prise en charge de la douleur, elle inclut la plupart du temps le médecin généraliste, et parfois les urgences pédiatriques. La littérature existante suggère que de nombreuses consultations aux urgences relèveraient de l'ambulatoire. Le but de cette étude est d'étudier la manière dont les parents perçoivent la douleur chez leur enfant, leur ressenti face à celle-ci, ainsi que leur attitude et les moyens qu'ils mettent en œuvre. L'objectif est de répondre à la question suivante : Comment les parents perçoivent la douleur chez leur enfant, et la prennent en charge ? Méthode : Il s'agit d'une étude qualitative, effectuée par des entretiens semi-dirigés auprès de parents d'enfants âgés de 2 à 14 ans, menés jusqu'à l'obtention d'une saturation des données, puis codés en suivant une théorie ancrée.Résultats : La manière dont les parents perçoivent la douleur chez leur enfant est multifactorielle et hétérogène. La perception va influencer le ressenti, qui va lui-même conditionner leur prise en charge, qu'elle soit médicamenteuse ou non, et faisant parfois intervenir le médecin généraliste, voire les urgences pédiatriques. Le niveau d'inquiétude des parents va leur permettre d'évaluer leur degré d'urgence ressenti, ce qui va les orienter vers des moyens plus ou moins importants pour prendre en charge la douleur. Ce niveau d'urgence ressenti est parfois en inadéquation avec le niveau d'urgence médical réel. Conclusion : L'inquiétude parentale est au centre de la prise de décision, et c'est donc sur ce principal paramètre que le médecin généraliste peut agir pour guider la prise en charge et éviter un recours abusif aux urgences ou aux antalgiques. La disponibilité du médecin traitant pour rassurer, conseiller ou orienter les parents est aujourd'hui limitée par le déficit démographique en médecins généralistes. L’éducation thérapeutique par le médecin généraliste, notamment sur les signes de gravité que les parents doivent repérer, ainsi qu'un encadrement sur l'automédication pourrait permettre de diminuer le recours au système de soins primaires. Le développement de la télémédecine et des outils numériques pourrait être une piste d'amélioration à court terme. |