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Introduction : les polyprescriptions sont de plus en plus nombreuses et entrainent un certain nombre de conséquences non négligeables. La déprescription est l’action volontariste de supprimer un traitement inutile, inapproprié ou dangereux. C’est devenu un enjeu de santé publique. L’objectif de notre étude était de savoir ce qu’en pensent les patients et quel est leur ressenti face à la déprescription. Matériels et méthodes : dans cette étude qualitative, 22 patients de l’Oise, ayant au moins 4 médicaments, ont été interviewés lors d’entretiens individuels semi-dirigés. Chaque entretien était enregistré, retranscrit puis analysé par le biais du logiciel NVIVO 11. Résultats : le principal ressenti des patients était la peur mais ils ne refusaient pas la déprescription. Ils souhaitaient qu’elle soit bien expliquée, progressive et faite en partenariat. Les avantages cités étaient la diminution des effets secondaires et des interactions médicamenteuses, puis les bénéfices psychologiques et économiques potentiels. Les inconvénients étaient la peur de l’effet rebond, du syndrome de sevrage et des efforts à fournir. Pour l’améliorer, ils suggéraient d’adopter une méthode progressive, de proposer des alternatives non médicamenteuses, de s’appuyer sur les paramédicaux, notamment sur le pharmacien, de les aider à limiter l’automédication et de délivrer les prescriptions au comprimé, et enfin de mieux informer les patients et les soignants grâce à des campagnes médiatiques. Conclusion : les patients n’étaient pas réfractaires à la déprescription mais ambivalents. Un meilleur dialogue entre ses acteurs permettrait d’améliorer cette démarche. Une étude quantitative auprès des patients ciblant les molécules posant problème lors de la déprescription permettrait d’éclairer d’avantage la situation. |
