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Après avoir occupé, pendant de nombreuses années, la troisième place des activités les plus lucratives au monde, la traite des personnes a devancé en 2009 le trafic d’armes, se plaçant en seconde position, juste derrière le trafic de drogue. La traite des êtres humains est indéniablement une menace mondiale dont les effets sont perceptibles à échelle locale. Au niveau régional, les chiffres sont tout aussi probants. Selon l’Organisation des États d’Amérique (OEA), en Amérique Latine 6 milliards 600 millions de dollars seraient brassés chaque année du fait d’activités de traite des personnes. En 2010, sur le continent américain, 27% des victimes de traite étaient des enfants. Le Pérou n’est pas épargné par ce fléau. Entre 2007 et 2010, environ 60% des personnes victimes de traite dans le pays étaient des enfants. La traite des êtres humains est un phénomène qui prend de l’ampleur dans ce pays andin. En 2011, 30 des 31 districts judiciaires du pays avaient enregistré des cas de traite. Les études montrent qu’à l’intérieur du pays, il existe plusieurs « routes » d’exploitation. Lima, Piura (aunord du pays, à la frontière avec l’Équateur), Iquitos (au nord-est du pays, dans la forêt amazonienne), et Madre de Dios, à la frontière Est du pays avec le Brésil et la Bolivie, sont les principales villes et régions touchées par le fléau. Le phénomène de traite dans cette dernière zone du pays revêt un caractère particulier car il est impossible de l’étudier sans bien comprendre le contexte qui a permis son émergence : l’exploitation minière aurifère à outrance. Il s’agira pour nous de voir en quoi Madre de Dios constitue un cas d’étude particulièrement complexe, puis de comprendre comment l’État péruvien se saisit du problème de la traite, spécifiquement infligé aux mineures et à des fins d’exploitation sexuelle, dans le contexte d’extraction aurifère illégale et informelle de Madre de Dios. |
