'Tout est lié' : réponses complexes de la biodiversité aux changements globaux et déterminants socio-économiques

Autor: Rigal, Stanislas
Přispěvatelé: Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier (UMR ISEM), Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-École Pratique des Hautes Études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université de Montpellier (UM)-Institut de recherche pour le développement [IRD] : UR226-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Montpellier, Vincent Devictor
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2021
Předmět:
Zdroj: Sciences agricoles. Université Montpellier, 2021. Français. ⟨NNT : 2021MONTG048⟩
Popis: One of the keys to halting the global decline in biodiversity lies in understanding of the complexity of the disruptions that affect biodiversity dynamics. My thesis therefore aims to account for the complexity in temporal dynamics of species and anthropogenic pressures, in biotic communities through interactions between species, and in the socio-economic determinants that underpin environmental destruction. Indeed, biodiversity loss is mainly analysed using linear approaches that cannot account for the diversity of potential dynamics and is often still considered from a population point of view, largely ignoring the fate of the interdependence between species. Moreover, the direct effect of human pressures on biodiversity is evaluated without taking into account their dependence on the underlying development model, thus neglecting its effect on the state of biodiversity. In the first part, using breeding bird surveys from France and Europe, I characterise the form shape of population trajectories to report their acceleration, deceleration or reversal, and I analyse the overall impact of anthropogenic pressures on common avifauna and, more specifically, on subgroups of species. In this first part, the decline in biodiversity is therefore assessed on the basis of species dynamics using the example of common European breeding birds. In the second part, I focus on changes in community structure by considering not only species but also the interrelations between species. After estimating species associations in French common bird communities and showing a decrease in their density over the past two decades, I link this decline to human pressures that are already having an impact on species. In this second part, biodiversity loss is depicted through the lens of the links between species on the basis of changes experienced by common breeding bird communities in France. In the third part, I explicitly question the role played by the socio-economic model in biodiversity loss. I first propose a socio-environmental indicator combining social achievements and planetary boundaries to get out of the rut caused by the quest for economic growth at all costs. I then show the gap between theoretical expectations and practical effects on biodiversity of sustainable development in France using an index based on common bird dynamics. In this third part, the decline of biodiversity is shown through its socio-economic determinants. Overall, the results of this thesis highlight the need for a spatial and temporal conservation science, which can only preserve common species and their interdependencies from anthropogenic pressures if it goes beyond the framework imposed by the current development model. More broadly, these results help to raise a pressing question: is it possible to halt and reverse the decline in biodiversity without transformative changes in Western societies?; Dans la compréhension de la complexité des bouleversements que connaît actuellement la biodiversité, réside une des clefs pour enrayer son déclin global. Le coeur de ma thèse s'attelle donc à rendre compte de la complexité, à la fois des dynamiques temporelles des espèces et des pressions humaines, des communautés biotiques au travers des interactions qui les composent, et des soubassements socio-économiques de la destruction de la nature. En effet, le déclin de la biodiversité est traduit dans la plupart des études par une approche linéaire qui ne rend pas compte de la diversité des dynamiques possibles, et est approché du point de vue des populations sans prendre en compte, à large échelle, l'interdépendance qui existe entre les espèces. En outre, si les pressions directes sont souvent évaluées, leur dépendance au modèle socio-économique sous-jacent et donc l'effet de ce dernier sur l'état de la biodiversité, reste peu étudiée. En utilisant notamment les données de suivi des oiseaux communs en France et en Europe, je m'intéresse dans une première partie à caractériser la forme générale des trajectoires de populations en rendant compte de leur accélération, décélération et inversion. Puis, je m'attelle à mettre en lumière l'effet principal des grandes pressions anthropiques sur l'avifaune ainsi que leurs impacts plus spécifiques par groupe d'espèces. Cette première partie permet ainsi de traiter du déclin de la biodiversité à l'aune de la dynamique des espèces à travers l'exemple de l'avifaune commune européenne. Dans une deuxième partie, je m'attache à mettre en évidence les modifications de la structure des communautés non plus seulement au plan des espèces, mais en incorporant les liens qui les unissent. Après avoir estimé les associations interspécifiques dans les communautés d'oiseaux en France et mis en évidence le déclin de leur densité, je relie ce dernier aux pressions anthropiques qui affectent déjà les espèces. Cette seconde partie expose donc le déclin de la biodiversité sous l'angle des liens entre espèces en se fondant sur les modifications subies par les communautés d'oiseaux communs en France au cours des deux dernières décennies. Dans une troisième partie, je prends du recul et questionne expressément le rôle du modèle de développement dans le déclin de la biodiversité. Je propose, dans un premier temps, un indicateur combinant l'atteinte de seuils sociaux et le respect des limites planétaires afin de sortir de l'ornière creusée par la recherche de croissance économique à tout prix, avant de m'intéresser dans un second temps au décalage entre les attendus théoriques et les conséquences pratiques du développement durable dans le cas français. Cette troisième partie fait ainsi ressortir les déterminants socio-économiques qui entraînent le déclin de la biodiversité. Dans l'ensemble, les résultats de ce travail de thèse soulignent la nécessité de penser la biologie de la conservation comme une discipline foncièrement spatiale et temporelle, à même de protéger les espèces et leurs interrelations des pressions anthropiques directes, telle l'intensification agricole, si elle sort du cadre imposé par le modèle socio-économique actuel. Plus largement, ils contribuent à faire émerger la question de la possibilité même de renverser le déclin de la biodiversité sans changements profonds, en particulier dans les sociétés occidentales.
Databáze: OpenAIRE