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Une chronologie des événements de juin et juillet 2020, auxquels des organisations franciliennes se réclamant du panafricanisme prennent part, peut permettre d’avoir un premier aperçu sur l’identité, les références intellectuelles, les modes d’action et le caractère transnational de ce militantisme basé en Île-de-France. C’est ainsi que la mort de George Floyd en mai 2020 a donné davantage de visibilité, non seulement aux mobilisations antiracistes et décoloniales, mais aussi aux mouvements panafricanistes et anti-impérialistes menés par des militants africains ou afrodescendants en Île-de-France. (…) Le bref panorama de ces organisations panafricanistes franciliennes permet de faire émerger les questionnements suivants : comment expliquer la constitution d’un répertoire de contestation radicale contre l’État français chez des militants en grande partie français ? Quel type de liens idéologiques, relationnels et organisationnels ces militants noirs panafricanistes franciliens entretiennent-ils avec d’autres espaces militants entre Afrique, Europe et Amériques ? Comment rendre compte de l’usage de modes d’action relatifs à la manifestation, à la désobéissance civile et à la « judiciarisation »8 ? De quelles manières ces individus construisent-ils leur identité ? Finalement, ces militants, qui s’affichent « unis dansla lutte », ont-ils vraiment la même interprétation du panafricanisme et de l’anti-impérialisme, les mêmes objectifs et les mêmes stratégies ? Ces questions entremêlent différentes thématiques et croisent différentes littératures, à savoir celle sur l’identité noire en France, à travers les Black Studies et les Diaspora Studies, et celle sur les mobilisations anti impérialistes et panafricanistes des Noirs en France, à travers la sociologie de l’action collective. |