Niveau de recolonisation des forêts récentes par les champignons du sol et la flore herbacée des forêts anciennes du Nord de la France : Projet ReForRe. Rapport final

Autor: Dupouey, Jean-Luc, Chauchard, Sandrine, Leroy, Nathalie, Montpied, Pierre, Behr, Patrick, Métral, Nicolas, Buee, Marc, Pargade, Julie, Bonnart, Xavier, Decocq, Guillaume, Delcourte, Marie, Courtecuisse, Regis, Moreau, Pierre-Arthur
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2017
Předmět:
Zdroj: Niveau de recolonisation des forêts récentes par les champignons du sol et la flore herbacée des forêts anciennes du Nord de la France(2017)
Popis: Le projet ReForRe, « Niveau de recolonisation des forêts récentes par les champignons du sol et la flore herbacée des forêts anciennes du Nord de la France », visait à étudier les différences de biodiversité entre forêts anciennes et forêts récentes du Nord de la France. Le territoire de la France a été fortement déboisé depuis l’installation des premiers agriculteurs néolithiques, il y a plus de 7 000 ans. Mais, dans la première moitié du XIXe siècle, cette tendance s’est inversée. Contrairement à une opinion répandue, les forêts progressent maintenant en surface. Leur superficie a doublé depuis 2 siècles et elles continuent de s’étendre à un rythme rapide. D’immenses surfaces agricoles (anciennes terres labourables, vignes, vergers, prairies de fauches ou pâtures) ont été recolonisées par les forêts. Nous pouvons donc distinguer deux types de forêts dans les paysages actuels : les « forêts anciennes », qui préexistaient à ce minimum forestier du XIXe siècle, et les « forêts récentes », apparues depuis. Ces différences entre forêts récentes et anciennes doivent être bien séparées des différences entre forêts jeunes et matures (âgées). Une forêt ancienne peut être composée de très jeunes peuplements et, à l’inverse, on peut trouver des gros et vieux bois dans une forêt récente (jusqu’à 200 ans environ). Le concept de forêts anciennes et récentes concerne la continuité de l’état boisé d’un territoire, pas l’âge des arbres qu’il porte. De nombreux travaux de recherche, menés en Europe et aux USA, ont montré que les forêts récentes diffèrent fortement des forêts anciennes. En particulier, les sols des forêts récentes ont souvent été enrichis par l’agriculture passée. En conséquence, la biodiversité des forêts anciennes et récente n’est pas la même. De plus, les espèces de forêt ancienne ont souvent un pouvoir de dispersion très faible. Elles n’arrivent pas à recoloniser les forêts récentes depuis les forêts anciennes, où elles sont réfugiées, même plusieurs centaines d’années après l’abandon d’une zone agricole. Ces observations ont été faites presque exclusivement sur une unique composante de la biodiversité, les plantes du sous-bois. Devant l’importance de ce phénomène et l’intérêt de ces forêts comme réservoirs de biodiversité forestière, plusieurs régions de France et d’Europe se sont engagées dans des programmes de vectorisation et géoréférencement de cartes anciennes afin de pouvoir localiser précisément et évaluer la part que représentent les forêts anciennes dans les paysages. L’ex-région Nord-Pas-de-Calais présente la particularité d’être aujourd’hui l’une des zones les moins boisées de France. Les forêts anciennes y sont donc très probablement plus rares encore qu’ailleurs. Or, aucune digitalisation des forêts anciennes n’y avait été encore réalisée. Et les espèces végétales liées à l’ancienneté de l’état boisé n’y avaient donc pas encore été identifiées. Nous avons, dans le présent projet : - établi une carte précise du boisement pour les deux départements du Nord et du Pas-de-Calais dans la première moitié du XIXe siècle ; - analysé, par croisement avec les cartes forestières actuelles, l’ancienneté de l’état boisé dans la région et les modalités de l’évolution forestière depuis deux siècles ; - recherché les espèces végétales liées aux forêts anciennes ou récentes (bioindicatrices) ; - testé si une autre composante de la biodiversité, les champignons du sol, était aussi impactée par l’ancienneté de l’état boisé. Cette dernière partie du programme ReFoRe représente une originalité forte par rapport aux travaux effectués jusqu’à maintenant dans toutes les autres régions de France.
Databáze: OpenAIRE