La réduction du temps de travail selon le modèle suédois : la semaine de trente heures est-elle institutionnellement et financièrement envisageable en Belgique?

Autor: Latour, Joachim
Přispěvatelé: UCL - Louvain School of Management, Coster, Stéphanie, Taskin, Laurent
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2018
Předmět:
Popis: Notre mémoire se base sur l'expérience qui a eu lieu dans une maison de repos à Göteborg, en Suède. Lors de celle-ci, la moitié des infirmières ont eu leur temps de travail réduit à 30 heures par semaine avec maintien du salaire. Une embauche compensatoire a également été réalisée afin que leur charge de travail n'augmente pas. Les résultats ont été très concluants concernant leur bien-être et l'efficacité de leur travail. Cependant, l'expérience a eu un coût important. Nous nous sommes donc demandé s'il était possible de mettre en place cette semaine de 30 heures en Belgique. Pour cela, nous avons commencé par analyser et comparer les institutions des deux pays afin de voir si leurs caractéristiques communes peuvent aider, ou non, à cette mise en place de réduction du temps de travail. Nous avons pour ce faire utilisé la théorie de l'économie politique comparative de D. Soskice ainsi que celle des relations industrielles de J. Visser et J. Van Ruysseveldt. Nos conclusions à ce stade sont que la comparaison des institutions ne permet pas de déterminer s'il est possible ou impossible de mettre en place une semaine de 30 heures en Belgique. Nous avons donc continué nos recherches en nous tournant vers les différents acteurs des relations industrielles identifiés par J. Visser et leurs rôles dans la réduction du temps de travail. Il y en a trois : les syndicats, les associations d'employeurs et le gouvernement. Afin de comprendre leurs implications dans la réduction du temps de travail, nous avons développé une revue de littérature sur la réduction du temps de travail, ses enjeux, ses modalités et ses effets. Nous nous sommes ensuite concentrés sur un aspect précis de la réduction du temps de travail, à savoir celui de son financement. Il s'agit en effet d'une modalité très critiquée car nous avons constaté qu'une réduction du temps de travail coûte cher. Qui devait donc payer pour celle-ci parmi les trois acteurs identifiés? Nous sommes donc partis à leur rencontre pour les interroger. Une fois cela fait, nous avons analysé les résultats de nos recherches tout d'abord en les classant par thématiques récurrentes (via l'analyse thématique). Nous avons ainsi mis en évidence les ressemblances et les différences dans les discours de nos différents intervenants. Nous avons également analysé ces données grâce aux théories conceptualisantes. Celles-ci permettent de mieux saisir les phénomènes rencontrés dans leur ensemble. A l'aide de ces dernières et de l'analyse croisée entre les différentes thématiques retenues et la littérature, nous avons conclu que le financement d'une réduction du temps de travail collective en Belgique est pratiquement très compliqué à mettre en place. Si théoriquement des pistes existent, la crainte d'un changement systémique importante engendré par cette réduction du temps de travail, la remise en cause de la disponibilité de compétences sur le marché du travail et la multitude de modèles proposés rendent cette réduction du temps de travail extrêmement compliquée à financer pratiquement. Master [120] en sciences de gestion, Université catholique de Louvain, 2018
Databáze: OpenAIRE