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Depuis 2003, une politique de réseaux-santé est mise en oeuvre dans une grande ville belge. Elle vise, en créant des partenariats multiples, à décloisonner les différents secteurs du domaine et à favoriser une approche globale en santé publique. Depuis lors, dix réseaux-santé ont été créés. Ceux-ci sont composés de professionnels de tous horizons (médecins, psychologues, artistes, assistants sociaux, policiers), voire d'usagers, qui sont amenés à innover dans leur manière de collaborer et de communiquer. Ils se différencient à la fois au niveau de leur problématique de travail, de leur territoire d'action et de leur mode de fonctionnement. Dans le cadre d'une demande d'évaluation de la part de l'exécutif politique en charge de ce secteur, notre équipe de recherche a effectué une analyse organisationnelle de ces dix réseaux et du fonctionnement de ce système de santé. Le but de notre contribution consiste ici à mettre en évidence la relation entre des modes de fonctionnement réticulaire en santé publique et des rapports à l'espace établis collectivement par les acteurs professionnels. Que l'espace d'un quartier soit considéré comme un lieu social partie prenante de l'action du réseau ou que l'espace de la ville soit perçu comme un élément contraignant l'action, sa représentation oriente les types d'échanges au sein des réseaux ainsi que leurs modes de communication. Au final, nous montrerons, qu'au-delà des différences organisationnelles, les manières d'intégrer l'espace (comme lieu de vie, contrainte physique à l'action, ressource à la diffusion du réseau?) traduisent une diversité de conceptions de la santé (comme santé publique, soin?) et des usagers (comme patient, habitant, citoyen). Cette multiplicité d'approches révèle les richesses et faiblesses de ces réseaux qui rappellent a contrario l'incomplétude de la politique de santé publique étudiée. |
