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Récemment consacré et reconnu par la Cour européenne des droits de l’homme, le droit de disposer de son corps au nom de son autonomie personnelle pose aujourd’hui de nombreuses questions. Fondé sur le droit au respect de la vie privée garanti par l’article 8 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, le droit à la libre disposition de son corps a une portée bien plus large que la traditionnelle protection de l’intégrité physique puisqu’elle permet également aux individus de faire ce qu’ils veulent de leur corps au nom de leur autonomie personnelle, même si cela implique de le mutiler ou de lui faire rendre son dernier souffle. Face à une conception aussi libérale de la disposition du corps humain, la question se pose alors de savoir si un individu peut choisir de porter atteinte à son intégrité physique alors même que cette action requiert l'intervention d'un tiers. Faut-il considérer que la liberté de faire ce que l’on veut de sa propre vie et de son propre corps est un droit fondamental et intrinsèque à l’existence de chacun qui doit prioritairement être respecté, même lorsqu’il implique autrui, ou faut-il limiter une telle autonomie corporelle en vue de protéger non seulement l’individu contre lui-même, mais aussi certaines valeurs considérées comme supérieures ? C’est à l’analyse de cette problématique que nous nous consacrerons dans le cadre de cette étude. Master [120] en droit, Université catholique de Louvain, 2015 |