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Dans la théorie standard des préférences, l’exogénéité et la stabilité des préférences est admise principalement pour des raisons de commodité méthodologique. Dans ce travail, nous montrerons qu’en plus de la commodité méthodologique, cette hypothèse repose sur une certaine conception confuse de la nature des préférences et sur une définition moniste et individualiste de leur objet. Nous soutenons qu’une telle conception doit être amendée dans le sens où il faut considérer les préférences comme des raisons d’agir et élargir l’objet des préférences pour inclure tout ce qui caractérise l’interaction et affecte de surcroît le bien-être individuel. L’intérêt d’un tel amendement est perceptible lorsqu’il s’agit de concevoir des incitations et de mettre en œuvre des politiques publiques destinées à changer les comportements des individus. La conception selon laquelle les préférences sont exogènes et stables s’inscrit dans une perspective descriptive (en tant qu’input) qu’on va remplacer par une conception compréhensive (en tant qu’output) où les préférences sont endogènes et instables. Cette nouvelle perspective nous permettra de justifier pourquoi les préférences sont susceptibles de changer et d’évoluer. Ainsi, nous mettrons en évidence dans un premier temps, les fondements de l’endogénéité et de l’instabilité des préférences (interdépendance temporelle et interpersonnelle des préférences) ; et dans un second temps, nous montrerons que les préférences ne sont pas stables à priori, mais convergent vers la stabilité à mesure que l’individu apprend sur lui-même et sur son environnement. |