Associations entre les pratiques parentales et les caractéristiques du trouble de la personnalité limite à l'adolescence : la perspective de la théorie de l’auto-détermination

Autor: Armour, Jessie-Ann
Přispěvatelé: Joussemet, Mireille
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2019
Předmět:
Popis: Le trouble de personnalité limite (TPL) est un trouble psychologique caractérisé par des relations interpersonnelles instables, des perturbations identitaires, ainsi qu’une importante dérégulation émotionnelle et comportementale. Bien que ce diagnostic ait longtemps été considéré comme étant réservé aux adultes, les chercheurs et les cliniciens voient dorénavant une utilité au diagnostic chez les adolescents. Composée de deux études empiriques, la présente thèse utilise l’approche de la psychopathologie développementale (p.ex., modèle dimensionnel du TPL) et la théorie de l’auto-détermination (TAD; p.ex., Ryan, Deci, & Vansteenkiste, 2016) pour explorer les associations entre les pratiques parentales et le TPL chez les adolescents, tout en tenant compte d’autres facteurs de risque importants (c.-à-d., tempérament, sexe/genre, statut socio-économique, psychopathologie parentale). L’Étude 1 a utilisé des données provenant de l’Étude longitudinale sur le développement des enfants du Québec et avait comme objectif principal d’explorer les associations entre, d’une part, trois types de pratiques parentales (c.-à-d., implication, coercition, permissivité) des mères et des pères d’enfants de 10 ans et, d’autre part, trois caractéristiques du TPL chez les jeunes (c.-à-d., dérégulation émotionnelle, impulsivité, instabilité relationnelle) alors âgés de 15 ans. L’implication maternelle s’est avérée être négativement associée à la dérégulation émotionnelle, tandis que la permissivité maternelle était associée positivement à l’impulsivité. Des modèles de médiation s’intéressant à l’effet indirect de la psychopathologie parentale (anxiété, dépression) sur les caractéristiques TPL des adolescents via les pratiques parentales ont également été examinés. L’anxiété maternelle exerçait un effet indirect positif, via la permissivité, sur l’impulsivité des jeunes de notre échantillon. En ce qui concerne la dépression paternelle, les résultats observés ne sont que marginalement significatifs, mais suggèrent que l’association positive avec la dérégulation émotionnelle et l’instabilité relationnelle chez les jeunes pourrait possiblement être médiée par une diminution de l’implication parentale. L’Étude 2, transversale, portait d’abord sur les associations entre les pratiques parentales délétères (c.-à-d., contrôlantes, rejetantes, chaotiques) et le TPL chez des jeunes. Ces analyses ont révélé que ces trois dimensions des pratiques parentales étaient associées positivement au TPL, nous amenant à nous intéresser aux associations spécifiques entre ces dimensions et les composantes du TPL (c.-à-d., dérégulation émotionnelle, impulsivité, instabilité relationnelle, perturbations identitaires, hypervigilance). Chacun des trois types de pratiques parentales délétères était associé positivement à au moins une caractéristique du TPL : les pratiques contrôlantes étaient associées à l’impulsivité et l’hypervigilance, les pratiques rejetantes étaient associées à l’instabilité relationnelle et (marginalement) aux perturbations identitaires puis les pratiques chaotiques étaient associées à la dérégulation émotionnelle et à l’impulsivité. Enfin, nous avons cherché à vérifier si, tel que proposé par la TAD (Ryan, 2005), la frustration des besoins psychologiques fondamentaux médiait l’association entre les pratiques parentales délétères et les caractéristiques du TPL. Les résultats vont dans le sens de ce qui a été proposé par la TAD mais suggèrent que la frustration du besoin de compétence pourrait jouer un rôle plus grand que ce qui avait été postulé initialement. En somme, les deux études suggèrent que les trois dimensions des pratiques parentales seraient associées au TPL des adolescents, mais qu’elles seraient reliées à des caractéristiques différentes. Ainsi, ces résultats pourraient inspirer l’élaboration de programmes d’intervention précoce s’intéressant à l’amélioration des pratiques parentales comme facteur de changement.
Borderline personality disorder (BPD) is a severe and pervasive mental disorder characterized by instability in emotional regulation, impulse control, interpersonal relationships, and self-concept. While BPD has long been considered a diagnosis for adults, researchers and clinicians now acknowledge the presence of BPD during adolescence. With its two empirical studies, the present thesis builds on developmental psychopathology (e.g., dimensional assessment of BPD) and self-determination theory (SDT; ex., Ryan, Deci, & Vansteenkiste, 2016) to explore the associations between parenting practices and BPD features during adolescence, while taking into account other putative risk factors (i.e., sex/gender, temperament, socio-economic status, parental psychopathology). Study 1 used data from the Quebec Longitudinal Study for Children Development and aimed to explore associations between three types of parenting practices (i.e., involvement, coercion, permissiveness) of mothers and fathers of 10-year-olds and three BPD features (i.e., emotional dysregulation, impulsivity, relational instability) when children were 15 years old. Maternal involvement was found to be positively associated with emotional dysregulation, while maternal permissiveness was negatively associated with impulsivity. Indirect effects (i.e., mediation pathways) of parental psychopathology (anxiety, depression) on adolescent BPD through parenting practices were also tested. The indirect effect of maternal anxiety on impulsivity through increased permissiveness was found to be significant. As for paternal depression, although the observed associations were only found to be marginally significant, they suggest that less parental involvement could act as a potential mediator in the relation between depression and both emotional dysregulation and relational instability. In Study 2, our first aim was to explore associations between detrimental parenting practices (i.e., controlling, rejecting, chaotic) and BPD in 15-year-old adolescents. Results suggested that all three detrimental parenting dimensions were positively related to BPD, leading us to explore specific associations between these dimensions and each of the five BPD features (i.e., emotional dysregulation, impulsivity, relational instability, identity disturbances, hypervigilance). Each type of detrimental parenting was positively related to at least one BPD feature: controlling practices were associated with impulsivity and hypervigilance, rejecting practices were associated with relational instability and tended to be associated to identity disturbances, and chaotic practices were associated with emotional dysregulation and impulsivity. In addition, Study 2 aimed to verify empirically the role suggested by SDT (Ryan, 2005) of basic psychological need frustration as a mediator of the association between detrimental parenting and BPD features. Results are in line with SDT postulates but suggest that competence frustration might play a greater role in BPD development than initially thought. Overall, these two studies suggest that all three parenting dimensions are associated with BPD during adolescence, but through differential links with specific BPD features. Hence, these results could inspire the elaboration of early intervention programs to curb the development of BPD in adolescents through the improvement of their parents’ practices.
Databáze: OpenAIRE