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Université Toulouse III - Paul Sabatier (UT3), Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées, France. Université Toulouse III - Paul Sabatier (UPS), FRA., Maîtres de stage : Mélanie ROY et Antoine BRIN, Tuteur académique : David KANIEWSKI, Examinateurs : Hervé GRYTA et David KANIEWSKI |
Popis: |
La fragmentation et la perte d’habitat font parties des menaces actuelles qui pèsent sur les écosystèmes forestiers. Ces modifications du paysage affectent la richesse spécifique et la composition des communautés. Cependant, une hypothèse récente (Fahrig, 2013) suggère que la proportion d’un habitat donné affecte plus les communautés que la surface et la fragmentation de cet habitat. Dans cette étude, l’influence de la proportion d’un habitat dans le paysage est analysée, en ciblant un habitat devenu rare : les hêtraies anciennes. Ces dernières ont la particularité d’avoir un sol boisé continu, datant au moins du minimum forestier de 1850. Etant donné que les champignons du sol occupent un rôle majeur dans les écosystèmes forestiers, nous supposons que leurs communautés vont être particulièrement sensibles à des modifications du paysage. Plus précisément, nous supposons que i) les sites contenant la plus importante proportion de hêtres anciens seront aussi les plus riches en espèces, ii) que l’augmentation de cette proportion s’accompagnera aussi de changements de composition des communautés et que iii) les champignons spécialistes du hêtre ou associées aux racines des arbres seront plus sensibles à ce facteur paysager. Afin de tester nos hypothèses, des carottes de sol ont été prélevées sur 28 sites représentant un gradient de quantité d’habitats anciens dans le paysage, au sein du Parc National des Cévennes. Le séquençage haut débit de l’ADN environnemental a permis d’obtenir 3832 OTUs (unité taxonomique opérationnelle), dont 88% sont identifiés à des Fungi. La proportion de hêtres anciens dans le paysage a un effet sur la diversité alpha et béta des communautés de champignons, mais ne permet pas d’expliquer à elle seule toutes les variations. En effet, la répartition des champignons est affectée par une combinaison complexe de plusieurs variables environnementales et bioclimatiques, notamment la pente et l’altitude. Nos résultats apportent des perspectives nouvelles pour la gestion des écosystèmes forestiers, et soulignent l’importance de la proportion d’habitats anciens, et pas uniquement leur fragmentation ou leur surface. Notre étude serait à prolonger avec d’autres espèces cibles, ou dans un paysage encore plus fragmenté, comme les hêtraies relictuelles situées à basse altitude et souvent protégées. |