« La mémoire des Sudètes : Die Unvollendeten de Reinhardt Jirgl, une Heimatliteratur au second degré ? »
Autor: | Galmiche, Xavier |
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Přispěvatelé: | Centre Interdisciplinaire de Recherches Centre-Européennes (CIRCE), Université Paris-Sorbonne (UP4), Europe orientale, balkanique et médiane (EUR'ORBEM), Université Paris-Sorbonne (UP4)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Anne Lemieux |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2015 |
Předmět: | |
Zdroj: | La littérature allemande à l’épreuve de la géopolitique depuis 1945 Anne Lemieux. La littérature allemande à l’épreuve de la géopolitique depuis 1945, Presses Universitaires de Nancy, p. 117-124. 2015, Le texte et l’idée 0981-1907 |
Popis: | International audience; Une immense littérature critique a déjà commenté l’irruption dans le paysage littéraire allemand d’une nouvelle ère de la mémoire des traumatismes liés à la Seconde Guerre mondiale et aux déplacements de populations qui l’ont suivie. Souvent nés sous la plume des petits-enfants de ceux qui vécurent les faits, des textes mûris durant les années d’avant ou après le « Tournant » (la chute du mur de Berlin) ont modifié la perception de la portée politique, morale et affective de ces départs, et ont modelé un nouveau rapport aux pays d’Europe centrale d’origine. Amplifiés par la critique, ces textes ont rejoint la préoccupation de ce passé plein de « fuite et d’expulsion », qui a mobilisé l’opinion publique et a été amplement relayée par le discours des politiciens. Reinhard Jirgl fait partie des auteurs qui, avec Sebald ou Ransmayer, ont été présentés par la critique comme inspirés par la volonté de rompre avec le récit traditionnel de l’expulsion, notamment avec le roman Die Unvollendeten (1983 ; tr. Fr. Les Inachevés). Alors que tout semble avoir été dit sur les différentes catégories où ranger cette œuvre (Erinnerungsliteratur, Familienroman, generationelle Perspektive), nous voudrions ici confronter cette perspective avec le traitement de l’Europe centrale considérée comme « utopie rétrospective » d’une coexistence perdue, dont les « Sudètes » sont un espace emblématique. Jirgl en effet s’empare de répertoire d’éléments fixés par la déjà longue tradition littéraire – tant germanophone que tchécophone - d’après l’expulsion. Il reprend des thèmes et termes symbolisant des situations clefs – départs, convois, arrivée au pays d’accueil etc. – et motifs récurrents - naturels, animaliers, etc. – que cette littérature a intégrés au code du récit d’expulsion. On s’interrogera surtout sur le traitement verbal qu’il leur applique, parfois interprété comme la marque de la « défamiliarisation » moderniste, mais que l’on peut comprendre au contraire comme une « familiarisation », permettant leur insertion dans le récit et les hantises intimes. |
Databáze: | OpenAIRE |
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