Justifier ou restreindre la violence de la guerre: arguments juridiques et arguments moraux dans l'Antiquité tardive
Autor: | Huntzinger, Hervé |
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Přispěvatelé: | Histoire et Cultures de l'Antiquité et du Moyen Âge (HISCANT-MA), Université de Lorraine (UL), Emmanuelle Cronier, Benjamin Deruelle |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2019 |
Předmět: | |
Zdroj: | Argumenter en guerre. Discours de guerre, sur la guerre et dans la guerre de l'Antiquité à nos jours Emmanuelle Cronier; Benjamin Deruelle. Argumenter en guerre. Discours de guerre, sur la guerre et dans la guerre de l'Antiquité à nos jours, Presses Universitaires du Septentrion, pp.25-39, 2019, War studies, 978-2-7574-2458-2 |
Popis: | International audience; « Les combattants ont des lois pour autoriser ce qui n’est pas autorisé. » Cette réponse du roi Gondebaud à Épiphane de Pavie (Ennod. V. Epif. 165) pose le paradoxe de la justification de la violence guerrière. À partir de l’opposition entre un droit conventionnel et un droit naturel, déjà présente chez Aristote et intégrée dans le droit romain classique au IIe s., se développe l’idée d’un droit limitant la violence guerrière (ius in bello), opposé à un droit fondé par cette violence, un Siegerrecht (ius belli), qui autorise certains comportements (capture de prisonniers, destructions de ville) au nom du droit du vainqueur.Les Pères de l’Église, notamment Ambroise et Augustin, reconnaissent ce dernier en l’étayant par des précédents bibliques, mais n’igorent pas non plus l’articulation problématique entre le droit conventionnel, qui tire sa légitimité de la violence guerrière et le droit naturel, ou ce qu’Augustin nomme la iustitia, qui lui est contraire.Ces réflexions ne sont pas restées cantonnées aux ouvrages juridiques ou théologiques, mais mises en application dans la pratique diplomatique. Ainsi Attila assoit régulièrement ses revendications sur l’expression d’un ius belli en tant que droit du vainqueur à exercer certaines violences. Gondebaud, dans sa réponse à Épiphane de Pavie, venu lui demander de libérer les captifs italiens, montre bien qu’il a compris que s’opposent, dans la sollicitation qui lui est faite, une argumentation morale, fondée par le droit naturel et la iustitia, et des « lois des combattants », qui autorisent la violence guerrière à l’encontre de la iustitia. |
Databáze: | OpenAIRE |
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