Le prototype défait. Superphénix, des glissements de la promesse technoscientifique aux épreuves de la 'démocratie technique'
Autor: | Le Renard, Claire |
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Přispěvatelé: | Groupe de Recherche Energie, Technologie et Société (EDF R&D GRETS), EDF R&D (EDF R&D), EDF (EDF)-EDF (EDF), Laboratoire Interdisciplinaire Sciences, Innovations, Sociétés (LISIS), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE)-Université Gustave Eiffel, EDF (EDF), Université Paris-Est, Pierre-Benoît JOLY |
Jazyk: | francouzština |
Rok vydání: | 2021 |
Předmět: |
[SHS.SOCIO]Humanities and Social Sciences/Sociology
Energie nucléaire Imaginaire sociotechnique Nuclear energy Socio-technical imaginaries Prototype Fast breeder reactor Sociotechnical controversies [SHS.HISPHILSO]Humanities and Social Sciences/History Philosophy and Sociology of Sciences Controverses sociotechniques Demonstration Démonstrateur Réacteur à neutrons rapides Promesses technoscientifiques Techno-scientific promises |
Zdroj: | Sociologie. Université Paris-Est, 2021. Français |
Popis: | This research focuses on the turbulent history of the Superphénix fast neutron nuclear reactor, initiated as an "industrial scale prototype" in the early 1970s. Since the beginnings of nuclear power, fast neutron reactor technology has been linked to a 'breeder' socio-technical imaginary, pointing to the possibility of generating fuel in parallel to its consumption. This project has sparked an intense controversy, together with an abundance of literature around it, but little analysis in the social sciences. Following questions have guided the research: How was this project stabilised and destabilised? How has the power to decide on this project shifted in twenty years, from the 1970s to the 1990s? The research, based on archival documents and interviews, focuses on a threefold object: the Superphénix prototype, the project to industrialize fast breeder reactor technology, and the institutional framework of nuclear decision-making.The thesis is as much about the decision to make the prototype as about the decision to unmake it. The regime of the economy of techno-scientific promises proved crucial to explain how the promoters of the project assembled the resources for its development, creating scientific and technological development paths. The initiation and disengagement of Superphénix are symmetrically analysed as lengthy and continuous processes, respectively of stabilisation or destabilisation of the project over a decade, followed by moments of governmental decision concluding the process through a coupling with another public policy issue, in 1976 and in 1997. Between these two processes, which are the subject of the first and third parts, the Superphénix case allows us to examine a moment of discrete and incremental institutional changes in the nuclear regulatory framework in France. During the 1990s, Superphénix was constituted as a demonstrator of 'technical democracy', with the ambition of implementing transparency and increased conditionality around nuclear power.The analysis focuses on the qualifications of the 'industrial scale prototype', a definition that leaves space for a wide range of interpretations. Careful attention to what is inscribed in the definition of the prototype opens up a reflection on innovation through prototypes and demonstrators. The abandonment of the project was carried out by shifting the promise, making Superphénix an 'optional passage point'. The work necessary to disengage from an innovation policy involves the industrial de-qualification of the prototype and its re-qualification as an epistemic object.; La thèse revient sur l’histoire mouvementée du réacteur nucléaire à neutrons rapides Superphénix, engagé en tant que « prototype à l’échelle industrielle ». Depuis les débuts du nucléaire, la technologie du réacteur à neutrons rapides a été liée à un imaginaire sociotechnique « surgénérateur », laissant entrevoir la possibilité de générer du combustible en parallèle de sa consommation. Cette technologie a suscité une abondante littérature engagée dans la controverse, mais peu d’analyses en sciences humaines et sociales. La recherche a été guidée par les questions : Par quelles opérations ce projet a-t-il été stabilisé et déstabilisé ? Comment le pouvoir de déterminer ce projet s’est-il déplacé en vingt ans, des années 1970 aux années 1990 ? L’enquête, sur documents d’archives en complément d’entretiens, porte sur un objet triple : le prototype Superphénix, le projet d’industrialisation de la technologie des réacteurs à neutrons rapides, et le cadre institutionnel des décisions autour du nucléaire.La thèse porte tout autant sur la décision de faire ce prototype, que sur la décision de le défaire. Le régime de l’économie des promesses technoscientifiques permet d’analyser la manière dont les promoteurs du projet ont assemblé les ressources pour son développement, creusant des sentiers de développement scientifiques et technologiques. Les décisions d’engagement ou de désengagement de Superphénix sont analysées de manière symétrique comme lents processus continus, respectivement de stabilisation ou de déstabilisation du projet sur une décennie, suivis d’un moment de décision gouvernementale clôturant ce processus grâce à un couplage avec un autre enjeu de politique publique, en 1976 et en 1997. Entre ces deux processus, objets de la première et troisième partie, le cas de Superphénix permet de saisir un moment de changements institutionnels, discrets et incrémentaux, dans l’encadrement du nucléaire en France. Au fil des années 1990, Superphénix a été constitué en démonstrateur de la « démocratie technique », avec l’ambition de mettre en œuvre transparence et conditionnalité accrue autour du nucléaire.L’analyse s’attache aux jeux de qualifications du « prototype à l'échelle industrielle », une définition laissant place à une grande latitude d'interprétations. L’attention à ce qui est inscrit dans la définition du prototype ouvre une réflexion sur l’innovation par prototypes et démonstrateurs. Son abandon a été mené par glissements de la promesse, constituant Superphénix en « point de passage facultatif ». Le travail nécessaire au désengagement d’une politique d’innovation technologique passe par la déqualification industrielle du prototype et sa requalification en objet épistémique. |
Databáze: | OpenAIRE |
Externí odkaz: |