« OUBLIÉES, NOS SAGES ANNÉES », LE PARTICIPE PASSÉ PRÉDICATIF DANS L’HYPOTYPOSE CONTEMPORAINE

Autor: Cécile, Narjoux
Přispěvatelé: Narjoux, Cécile
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2022
Předmět:
Popis: Selon la terminologie guillaumienne, les participesprésent et passésont, avec l'infinitif, deux des formes de la première chronothèse, ou mode quasi-nominal, qui envisage le temps in posse (Guillaume, 1987). Toutes les formes de ce temps ont en commun de ne pas manifester morphologiquement la présence de la catégorie de la personne. En réalité, la personne existe à l'état virtuel non-différencié ; pour les formes en-ant et les participes passés, le support de la personne est différé et cherché extérieurement. La tension verbale étant la durée interne du verbe, les modes infinitif et participe occupent une place distincte sur le continuum qui mène le verbe de la tension entière à la détention complète : − l'infinitif a devant lui sa tension entière ; − le participe présent est à la fois en tension et en détension; − le participe passé n'a plus aucune possibilité de tension. Seule la détension entre dans la composition de son image verbale. Il y a là un paradoxe puisque la forme en-é fait partie du verbe ; et, en tant que verbe, suppose une tension. Pour Guillaume (1929), cette forme est plus un adjectif qu'un verbe ; elle est verbe « par position », mais non plus « par composition ». C'est ainsi, parce qu'il « participe » de deux natures de mots, qu'il porte ce nom. La langue résout le problème en créant une nouvelle tension par l'ajout à cette forme d'un auxiliaire. Un nouveau verbe est alors créé ; ce sont les formes composées du verbe. Les usages les plus courants du participe passé distinguent nettement formes verbales et formes adjectivales. Les formes verbales proprement dites associent clairement auxiliaires et formes adjectivales. Les formes réduites à leur seul composant adjectival sont quant à elles, fréquemment, de fait, en emploi adjectival, épithète, ou apposé. Elles peuvent aussi être parfois attribut du sujet après des verbes occasionnellement attributifs : (1) Du coup, le triporteur terminait sa course en poids mort et finissait englouti dans un sillon de boue. (Caligaris, Barnum des ombres, Verticales, 2002, p. 106) Ou encore attributs de l'objet : (2) […] elle titubait, collée aux passagers qu'elle rendait bossus, épais, couronnés d'une chevelure brillante qui ne leur appartenait pas, chargés d'une tension qui paraissait les épuiser. (Ibid., p. 16)
Databáze: OpenAIRE