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Les aquifères côtiers constituent des ressources en eau souterraine importantes tant pour les activités humaines que pour l’environnement. La péninsule bretonne, avec : (1) ses 2 700 km de côte très découpée, (2) une histoire géologique riche, (3) un régime de marée mégatidal et (4) sa fréquentation touristique estivale, apparaît comme une région a priori vulnérable au phénomène d’intrusion saline. Le BRGM, en partenariat avec la Région Bretagne et l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, a réalisé une analyse régionale de la sensibilité des aquifères côtiers bretons aux intrusions salines, afin de dresser un premier état des lieux de la situation à l’échelle régionale, et des investigations géoscientifiques sur un site expérimental. A l’échelle régionale, trois informations jugées d’importance ont été croisées : les failles/fractures qui intersectent le trait de côte (TdC), la géomorphologie littorale (zones basses, nature et évolution du TdC), et les analyses physico-chimiques des forages situés jusqu’à 5 km du TdC. L’un des résultats intéressants à l’échelle régionale, permettant une représentation cartographique de ces secteurs potentiellement vulnérables aux intrusions salines, est que la majorité des forages présentant une teneur moyenne en chlorures supérieure à 60 mg/L et/ou une conductivité moyenne supérieure à 800 µS/cm, se situent à moins de 1,5 km du TdC suivant une configuration particulière associant la géomorphologie (présence d’un marais maritime, d’une île ou d’une presqu’île) et pour plus d’un tiers se trouvent à proximité immédiate d’une faille/fracture. A une échelle plus locale (sur la commune de Plougrescant – Côtes d’Armor), des investigations telles que : (1) relevé de la fracturation des massifs rocheux, (2) cartographie des altérites et (3) réalisation de 4 panneaux électriques, au niveau d’un forage ayant capté de l’eau fortement minéralisée à 1,5 km de la mer, ont été menées avec comme objectif principal la caractérisation de l’aquifère de socle côtier et la limite eau douce-eau salée. Si les conditions de régime mégatidal rendent complexe la caractérisation de cette limite, les investigations réalisées sur le site de Plougrescant montrent la présence un bassin d’effondrement (graben) occupé par un marais maritime, où les failles/fractures délimitent des compartiments de granite sain très résistants et de zones plus conductrices de roches altérées associées à des filons basaltiques, constituant un réservoir souterrain vulnérable aux intrusions salines, d’autant que celui-ci se situe dans la zone altimétrique de plus hautes mers. La connaissance de ces mécanismes d’intrusion saline suscite un intérêt croissant dans un contexte de changement climatique où une accentuation de ce phénomène, considéré comme irréversible, serait à craindre avec des enjeux environnementaux et économiques importants. |
