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À partir de la fin des années 1980, le « tournant participatif » des politiques patrimoniales internationales a introduit de nouvelles catégories du patrimoine (les paysages culturels, le patrimoine immatériel, etc.) qui ont favorisé l’extension du domaine de reconnaissance de la valeur patrimoniale des édifices, des lieux et des pratiques sur le plan temporel, spatial et conceptuel. Les sociétés sud-est asiatiques ont été concernées par ce mouvement international. Non seulement les gouvernements nationaux et locaux ont élargi le spectre de la reconnaissance patrimoniale – du monument aux ensembles urbains et aux paysages –, mais plusieurs catégories de défenseurs du patrimoine (chercheurs, architectes, urbanistes, activistes, intellectuels) ont également œuvré en faveur de la prise en compte des croyances et des formes religieuses locales, des connaissances et pratiques ordinaires dans la définition des valeurs patrimoniales, tout en luttant pour l’inclusion des habitants et communautés dans la gestion active du patrimoine. Ces tendances et ces revendications ne faisant pas l’objet d’un consensus, le patrimoine en Asie du Sud-Est peut être appréhendé comme un processus de redéfinition constante des valeurs patrimoniales, agençant plusieurs logiques, objectifs, systèmes de référence et valeurs, de manière évolutive et syncrétique. En résultent des « patrimoines hybrides » qui assemblent de façon contextuelle des fragments de discours internationaux avec des spécificités locales puisant dans les pratiques coutumières et dans les rapports au sacré. Nous proposons trois clés de lecture pour examiner ces patrimoines hybrides, à savoir : les projets, les mots et les acteurs. |