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Le paysage politique martiniquais témoigne d’un mouvement ancien de territorialisation des structures partisanes, via la désaffiliation à l'égard des partis nationaux et/ou la création de partis strictement locaux. Longtemps cantonnée à la gauche locale, cette tendance affecte depuis une vingtaine d'années la famille politique de droite. Le chapitre analyse dans ce contexte les ressorts du rapport complexe entretenu entre les élus et les partis ou mouvements politiques de droite en Martinique et la structure partisane nationale (RPR, UMP puis LR). Il examine dans un premier temps les appropriations évolutives du lien à la fédération nationale par les acteurs locaux, dans le cadre d'une dévaluation manifeste de la ressource symbolique qu'a pu constituer dans le passé politique de l'île l'appartenance à un parti national, liée notamment à la transformation des référentiels nationaux d'action publique outre-mer, mais aussi aux difficultés à défendre certaines positions nationales du parti sur le marché local. Dans un second temps, le chapitre se penche sur les stratégies de renégociation organisationnelle qui ont dès lors été déployées par les acteurs politiques locaux, entre loyalisme, contestations de la tutelle parisienne pour partie liées à des luttes pour le leadership partisan local, et défections, via la création de structures purement locales. La double pesanteur, organisationnelle mais aussi génétique (difficulté à se reconnaître dans l’image "assimilationniste" associée traditionnellement à la droite martiniquaise), à laquelle sont confrontés les acteurs partisans débouche aujourd'hui sur un paysage partisan totalement éclaté, à géométrie variable, et sur une véritable crise d'identité de la droite locale, dont le chapitre s'attache à démontrer qu'ils sont à la fois les conséquences et les révélateurs des rapports évolutifs à l'ensemble national en Martinique. |