Vienne 38 - Cathédrale Saint-Maurice - Façade nord - Travées 5 à 13

Autor: Bouticourt, Emilien, Gaillard, Charlotte, Devillechaise, Aurélie, Gobillot, Jean-Pierre, Parron, Isabelle, Turgis, Guilhem
Přispěvatelé: Bouticourt, Émilien
Jazyk: francouzština
Rok vydání: 2012
Předmět:
Popis: Depuis avril 2008, plusieurs campagnes archéologiques ont été menées, à la demande de la Ville de Vienne, sur les façades nord de l’ancienne cathédrale Saint-Maurice. La cathédrale, qui domine les quartiers établis sur la rive gauche du Rhône, fut érigée en étapes successives comprises entre le XIIe et le XVIe siècle. Plusieurs auteurs se sont attachés à décrire cette évolution mais sans que celle-ci ne se fonde sur une étude archéologique fine des parements. Les données les mieux connues proviennent de la lecture des textes d’archive et de l’analyse stylistique de l’architecture et des chapiteaux. La restauration des façades septentrionales a été l’occasion pour la société Archeodunum de conduire une opération archéologique du bâti suivant les objectifs fixés dans le cahier des charges du SRA Rhône-Alpes.Cette intervention, répartie en quatre tranches, s’est déroulée suivant les travaux de restauration qui ont progressé de deux travées en deux travées depuis l’ouest. Les campagnes archéologiques ont débuté à partir de la travée 5. Pour chaque tranche l’examen a porté sur les murs gouttereaux de la nef et des chapelles mais aussi sur les arcs-boutants. Les données recueillies ont permis de circonscrire les restaurations réalisées par les architectes Charles-Auguste Questel et Eugène Senès, respectivement aux XIXe et XXe siècles. Mais surtout, les nombreux indices archéologiques, enregistrés entre les travées 5 et 13 nord, révèlent quatre états de construction réalisés en plusieurs phases de chantiers.On a pu ainsi cerner, les travaux du XIIIe siècle réalisés sous l’épiscopat de Jean de Bernin (1218-1266) a qui l’on doit la reconstruction de la cathédrale gothique en installant un chevet précédé de deux travées de chœur contre la nef du XIIe siècle. L’étude des travées du clair-étage a montré que leur construction au cours du XIVe siècle se poursuivait par à coup, sur la nef du XIIe siècle, indépendamment du chantier des chapelles qui progresse en ceinturant et en éventrant le mur du bas-côté nord de la nef romane entre ses contreforts.Au niveau du clair-étage, l’avancement des chantiers du XIVe siècle détruit au fur et à mesure la nef romane pour mettre en place le triforium au-dessus de ses grandes arcades et au revers de ses contreforts. Grâce à la mise en évidence des contreforts romans sur toute l’élévation du comble, nous avons acquis la certitude que l’ancienne nef s’élevait au moins 5 mètres au-dessus de l’appui du triforium du projet gothique. Nous serions même tentés d’envisager, au regard de ces indices, mais aussi du raffinement et de la quantité des ornements architecturaux sculptés, que la cathédrale des archevêques Pierre (1121-1125) ou Étienne 1er (1129-1145) était finie au moins jusqu’à la naissance des voûtes. Nous ne pouvons préciser si la voûte a été construite ou si une charpente l’a remplacée ; en tout cas les piles fasciculées ont été pensées à dessein et les organes d’épaulement bâtis jusqu’au toit.Nous avons acquis aussi la certitude que le triforium gothique était ouvert sur le comble par des arcades jumelées. Certes, ces ouvertures étaient indispensables puisque la circulation horizontale depuis le triforium était condamnée par une tour d’escalier et un contrefort. Mais au lieu de ménager de simples portes à l’arrière du triforium, le projet a été bien plus ambitieux, il a consisté à ouvrir entièrement le triforium sur le comble à la manière d’une grande tribune capable d’accueillir du monde. Ce comble ouvert était aussi un moyen de relier la tour d’escalier adossée au bas-côté aux tours du clair-étage. Toutes ces questions de circulation mériteraient d’être étudiées avec plus de précision.
Databáze: OpenAIRE