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Le présent travail décrit la comptabilité monétaire dans deux dialectes fang : le ntúmù et le mǝ̀kɛ̄. Enpartant d’un corpus collecté auprès de locuteurs natifs ainsi que des descriptions du système numéralproposé en ntúmù par Andeme Allogo (1990) et en mǝ̀kɛ̄ par Nzang Bie (2005), nous établissons unlien entre le syntagme numéral et le syntagme numéral monétaire. La question est étudiée sur deux axes :l’axe de la catégorisation endogène qui permet d’identifier les unités monétaires et les étalons de comptage; l’axe syntaxique qui détermine le système de comptage et met en relief les opérations mathématiquessous-jacentes. L’étude montre que dans les deux dialectes, le syntagme numéral monétaire exploite lesrègles générales d’un syntagme numéral. Le comptage monétaire se fait par un usage jumelé des unitésmonétaires et des étalons de comptage. Le mǝ̀kɛ̄ exploite exclusivement un système de comptage quinaireavec pour unité dɔ́lɔ́, valeur monétaire 5F, auquel il applique les étalons 10, 100 et 1000. Le fang-ntúmù fait pour sa part un usage jumelé de système unitaire et quinaire. Il exploite 3 unités monétaires : dɔ́ lɔ́(5F) ; síní (100F) et tɔ́yíní (1000). Il applique à dɔ́lɔ́ l’étalon 10, à síní le comptage exclusifen unités et tɔ́yíní les étalons 10, et 100. Historiquement, la complexification du système de comptagentúmù serait inhérent à la colonisation anglaise et allemande, ou encore aux échanges commerciaux avecle Cameroun voisin. |