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Le tribunal athénien est bel et bien un dispositif de pouvoir. Il en a de nombreux traits, il en utilise de nombreux outils, il a lui aussi pour fin de conduire des conduites, de produire des sujets attendus. Il y a bien un assujettissement de la part du dispositif, et il y a bien une subjectivation de la part de Socrate, qui refuse, en toute connaissance de cause, l’assujettissement, pour pouvoir rester l’être qu’il veut être. Socrate, par ailleurs, ne fait pas que défendre sa manière d’être, il travaille aussi méthodiquement à changer celle de ses concitoyens. Le tribunal athénien, tel qu’il est décrit dans l’Apologie, est donc, finalement, un paradigme de dispositif de pouvoir.L’étude de ce dispositif nous a permis de remarquer des voies d’assujettissement et de subjectivation qui restent plutôt inaperçues de nos jours (appel à la réputation, force importante de mœurs indépendantes, présence d’une contingence ambivalente). Ce dévoilement de ce qui est présent mais impensé ne permettra pas un renversement, pourtant tant attendu, des dispositifs aliénants. Mais il rappelle que d’innombrables combinaisons sont possibles, qu’une grande force est largement encore indépendante, et que les dispositifs se construisent dans le rapport à une contingence qui est toujours présente, ce qui non seulement implique qu’ils peuvent toujours être critiqués et reconfigurés, mais aussi qu’ils sont bien moins solides et indépassables qu’ils le paraissent. |