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Cette communication rend compte des premiers résultats issus de la recherche EVARIATION sur les processus d’enseignement-apprentissage dans des environnements intégrant du numérique en contexte universitaire. Le recours au numérique pendant la pandémie liée à la COVID-19 est devenu indispensable dans les processus d’enseignement – pour les enseignants – ainsi que d’apprentissage – pour les étudiants. Dans ce contexte, les enseignants universitaires sont montés en compétences numériques (Charalampopoulou et Tali, 2021). Les étudiants, quant à eux, ont dû composer avec un usage accru des outils numériques dans le cadre de leurs études. Deux ans après le début de la pandémie, il est intéressant de décrire les pratiques numériques pour l’enseignement et l’apprentissage afin de mieux accompagner ces processus. Comment les enseignants conçoivent-ils et mettent-ils en œuvre des situations pédagogico-didactiques dans un environnement incluant du numérique ? Quelles modalités (avec ou sans numérique) les apprenants mobilisent-ils pour apprendre dans ces mêmes situations ? Notre recherche vise à identifier si l’usage du numérique pour l’enseignement et pour l’apprentissage est un facteur facilitant ou perturbant pour l’enseignement et l’apprentissage. Nous mobilisons ainsi l’approche sociocognitive, et notamment le modèle de causalité triadique réciproque, de Bandura (2007) pour analyser les processus d’enseignement-apprentissage mis en œuvre dans les environnements incluant du numérique. Selon cet auteur, l’individu est un agent qui s’auto-régule, s’auto-organise et utilise l’auto-réflexion avant, pendant et après l’action. Son fonctionnement est placé dans un système d’interactions réciproques composé de trois facteurs : personnels, comportementaux et environnementaux. Le comportement (ici, les pratiques d’enseignement ou les pratiques d’apprentissage) peut ainsi influencer et être influencé par les deux autres facteurs ; en l’occurrence par l’environnement d’enseignement ou d’apprentissage incluant du numérique et par le niveau de sentiment d’efficacité personnelle (SEP) des enseignants et des étudiants.Du point de vue méthodologique, nous avons mené dix observations de séances de cours en présentiel durant lesquelles l’enseignant mobilisait le numérique au moins une fois. L’observation à la fois de l’enseignant et des étudiants nous a permis de définir les « programmes d’action » (Leriche, Desbiens, Amade-Escot et Tinning, 2016) lors desquels l’enseignant et chacun des étudiants observés choisissent de mobiliser le numérique. Des entretiens post-observations ont permis de revenir sur chaque séance afin de mieux comprendre les intentions et les choix des acteurs. |