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Comment suivre le cheminement d’un texte depuis ses premiers linéaments, au fil de ses errances, de ses erreurs et de ses repentirs, jusqu’à sa publication, quand toute notre éducation ne nous donne a lire et à étudier que des œuvres achevées ? Pour un de ces ouvrages admirés par des générations d’élèves ou d’étudiants, combien de textes du même auteur avortés, inachevés, inaboutis ? Le droit à la réécriture de ses textes, que Barthes reconnaît à tout écrivain, est-il illimité ? Sinon quelle limite peut-on lui donner – quel droit pour ceux que l’on nomme les ayants droit, précisément, détenteurs par voie légale de l’archive d’un écrivain ? Au bout du compte, toutes ces questions se limitent à une seule et même interrogation : comment analyser toute démarche créative, par essence in-finie, à l’aune de l’oeuvre achevée ? How do we follow the progression of a text from its very first rough draft, going through its wanderings, its mistakes, and its corrections, right through to its publication, when we have been brought up reading and studying nothing but completed works? For just one of these works admired by generations of pupils or students, how many texts by the same author have been abandoned, incomplete, unfinished? Is the right to rewrite these texts, a right which Barthes acknowledges for every author, without limit? If not, what limits can be imposed upon it? What right exists for those who have legal authority over the works of a writer? At the end of the day, all these questions can be reduced to a single one: how can any creative process, of its very nature un-finished, be analysed in the light of the finished work? |
