Hommes allongés, femmes debout : pose et posture dans l’intérieur esthétique

Autor: Hayes, Richard W.
Rok vydání: 2023
Předmět:
Zdroj: Cahiers victoriens et édouardiens.
ISSN: 2271-6149
0220-5610
Popis: A key moment in Henry James’s 1881 novel The Portrait of a Lady occurs when the story’s heroine, Isabel, enters the drawing room in her Roman palazzo to find her husband Gilbert Osmond seated and their guest Madame Merle standing. As several commentators have noted, Osmond violates codes of gentlemanly conduct by remaining seated while the woman stands. The simple detail of the figures’ postures criticises Osmond for his lapse in manners and adumbrates the fact that it is Madame Merle who exerts power over the novel’s main characters. The incident connects with other scenes that align Osmond, an aesthete, with furniture, cushions, and domestic décor as well with the bodily positions of sitting and resting. As Isabel observes of her husband, ‘he has a genius for upholstery’. James continues his focus on posture in his novel on the Aesthetic Movement, The Tragic Muse (1890). Published the year before Oscar Wilde’s The Picture of Dorian Gray, the novel is set, like Wilde’s, in the two most characteristic milieux of British Aestheticism: an artist’s studio and a theatre. James tells intertwined stories of a painter, Nick Dormer, and an actress, Miriam Rooth. The characters who visit Dormer’s studio are repeatedly described as lounging and reclining; ‘lolling’ is James’s preferred descriptor. Rooth, by contrast, is typically perpendicular: ‘preferring to stand’, she commands attention by a studied management of ‘the plastic quality of her person’. I propose to take a leaf from James’s attention to bodily disposition—pose and posture—to analyse interiors created during the Aesthetic Movement. My focus is on E. W. Godwin, foremost architect of Aestheticism, who is known for the artists’ houses and studios he designed in London in the 1870s and 1880s. To what extent do James’s descriptions of bodily positions in Dormer’s studio—and Wilde’s similar attention to deportment in Basil Hallward’s studio—bear similarities with Godwin’s actual interiors? Are the gender disparities underlined by James reflected in Godwin’s designs as well? Dans l’une des scènes clés du roman de Henry James The Portrait of a Lady (1881), l’héroïne Isabel trouve son mari Gilbert Osmond assis dans le salon de leur palazzo à Rome, tandis que leur invitée, Madame Merle, se tient debout. Les critiques ont noté qu’en demeurant assis devant une femme debout, Osmond enfreint le code de conduite du gentleman. Le simple détail de leur posture respective constitue une critique du personnage masculin et de ses mauvaises manières, tout en soulignant la position dominante de Madame Merle et en annonçant l’ascendant qu’elle va prendre sur les personnages principaux du roman. Cet épisode est une scène parmi d’autres où l’on voit l’esthète Osmond assis parmi des coussins et des meubles, se prélassant dans son intérieur domestique. Comme Isabel le fait remarquer, son mari « a le génie de l’ameublement ». James poursuit son exploration des poses et postures dans son roman sur le Mouvement Esthétique, The Tragic Muse (1890). Publié la même année que The Picture of Dorian Gray d’Oscar Wilde, le roman de James comme celui de Wilde se concentrent sur deux environnements caractéristiques de l’Esthétisme britannique : l’atelier d’un artiste et un théâtre. The Tragic Muse est le récit des trajectoires enchevêtrées d’un peintre, Nick Dormer, et d’une actrice, Miriam Rooth. Les personnages qui rendent visite au peintre dans son atelier sont fréquemment décrits comme allongés ou alanguis (« lolling »). Miriam Rooth, en revanche, se positionne à la perpendiculaire : elle préfère « rester debout » et commande l’attention en cultivant « the plastic quality of her person ». Prenant pour point de départ l’intérêt de James pour les positions du corps de ses personnages, cet article analyse les intérieurs conçus par les artistes de l’Esthétisme et plus particulièrement ceux de E. W. Godwin, l’un des plus célèbres architectes du mouvement, à qui l’on doit plusieurs maisons et ateliers d’artistes londoniens réalisés dans les années 1870 et 1880. En quoi les intérieurs littéraires de James et Wilde sont-ils semblables ou différents des intérieurs réels de Godwin ? Les disparités de genre observées chez James se retrouvent-elles chez Godwin ?
Databáze: OpenAIRE